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Saga Jeutel

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L’excellent site grospixels.com

Viens de publier et de mettre en ligne un article sur Mr TEL

Le Voici dans son intégralité :

voici la transcription complète d’un long entretien que nous avons pu avoir avec Pierre Tel. Derrière ce nom se cache rien de moins que l’homme à la tête de l’entreprise Jeutel, une marque que vous connaissez forcément si vous avez glissé quelques pièces dans une borne d’arcade durant les années 80. Retour sur toute une époque de l’arcade à la française, un pan de l’histoire vidéo-ludique trop rarement évoqué de nos jours.

Entretien avec M. Pierre TEL : Sebinjapan, Lyle, JPB.
Transcription de l’entretien : Sebinjapan.

 

1. Introduction

Lundi 22 février 2010, 17H15. Il fait froid à Ehlerange, dans la Zare où de nombreuses entreprises sont regroupées, tout comme dans les zones d’activité en France. Mais le panneau indiquant l’emplacement de chacune d’elles, à l’entrée, ne laisse aucun doute sur l’itinéraire à prendre pour accéder à Euro-Finatel. En descendant de voiture, quelques instants plus tard, je suis tout de même étonné par l’aspect extérieur du local : aucun élément vantant les jeux, ou quoi que ce soit s’y rapprochant. Comment deviner qu’ici travaille l’homme qui, des années plus tôt, a lancé la marque JEUTEL en France ?

Aujourd’hui à la tête de l’entreprise Luxembourgeoise Euro-Finatel, qui distribue et entretient encore de nombreuses machines mécaniques destinées au divertissement dans les cafés ou les centres commerciaux (billards, bornes internet, jeux de fléchettes, distributeurs de petits jouets…) et s’occupant d’un réseau d’agences immobilières franchisées « Laforêt », M. TEL a accepté de ménager un peu de temps dans son emploi du temps très chargé pour nous recevoir et discuter d’un métier qui l’a passionné et qui nous a passionné… et nous passionne encore. Nous avons alors rencontré un personnage formidable, aventurier, gentleman et businessman qui du haut de ses 67 ans garde une forme explosive qu’il doit sûrement à ses nombreuses activités, qu’elles soient professionnelles ou sportives (Pierre TEL est un ancien champion de course de côte, pilote d’avion, skieur et plongeur !).

Peu de temps avant 18H00, Sebinjapan et Lyle me rejoignent. Il est temps d’entrer : c’est l’heure de notre rendez-vous. Nous pénétrons dans un grand hall, dans lequel se trouvent des baby-foots, un billard, des distributeurs de bonbons dans des boules en plastique, et quelques bornes Internet. Ces objets d’exposition ne sont pas les seuls proposés par Euro-Finatel aujourd’hui, mais ils nous mettent tout de suite dans l’ambiance ; voilà un sacré contraste avec l’extérieur ! Le temps que M. TEL se libère, nous parlons de sujets centrés, bien entendu, sur les jeux d’arcade. Et puis, le voilà qui arrive, qui nous serre la main en souriant. Il nous invite à le suivre, à l’étage, et nous nous installons dans un grand bureau, autour d’une table. Sebinjapan et Lyle sortent leurs enregistreurs USB, je pose mon appareil photo, la magie peut commencer…

L’entretien débute alors que M. TEL nous présente un livre appelé « Du Tilt à l’extraball » de Arno Maneuvrier. On trouve dans ce dernier l’histoire des sociétés qui ont régné sur le divertissement électro-mécanique, et bien entendu Jeutel a droit à son chapitre. Dans sa grande gentillesse, et bien que ce soit son dernier exemplaire, M. TEL nous fera cadeau du livre afin qu’il nous aide dans notre travail journalistique. Alors qu’on feuillette l’ouvrage, nous discutons de ce que Jeutel évoque pour nous :

JPB : Les bornes Jeutel, c’est mon enfance. Quand j’avais 10 ans j’ai découvert les jeux de café et c’était (presque) toujours des bornes Jeutel.
SEB : D’ailleurs on disait toujours : « Je vais jouer au Jeutel » plutôt que d’
utiliser le nom du/des jeu(x).

Oui, on disait ça.

Avant Jeutel

Quand les jeux vidéo sont arrivés, moi j’ai sauté dessus !

SEB : Mais ça vous intéressait déjà à l’époque, les jeux ?

Non, c’est arrivé par hasard. J’avais déjà une grosse société de location de jeux dans des cafés. À ce moment-là des billards et des flippers principalement. J’avais déjà 2500 jeux répartis sur 44 départements (dans des cafés), et j’avais déjà 11 agences qui s’occupaient de ça.

SEB : C’étaient déjà des jeux Jeutel ?

Non, la marque Jeutel est née pour les jeux vidéo. Là, les jeux vidéo n’existaient pas. C’était avant le premier jeu de tennis, là, vous vous rappelez ? Avec les 2 points qui se baladaient sur l’écran. Ça a évolué depuis !

LYLE : Et comment vous en êtes arrivés à produire des flippers, des billards ? Et la fondation de Jeutel ?
SEB : Vos parents faisaient déjà un métier en rapport avec le divertissement ?

Comment je suis arrivé là-dedans ? Mmmm, est-ce que je le sais ? (rires). Mes parents n’étaient pas là-dedans. Mon père était fonctionnaire. C’est moi qui ai créé tout ça, de toutes pièces, et en partant de zéro, mais vraiment de zéro zéro !
Alors je ne me souviens plus comment ni pourquoi j’ai fait ça, mais au départ je me suis lancé dans les loteries publicitaires en 1969 (note de Seb : appelés aussi « jeux de pique-trou »). Avant ça, je faisais de la vente, je créais des équipes de vente qui faisaient du porte-à-porte. Moi je vendais des revues, des bouquins. Ma femme passait des annonces dans les cafés pour recruter des vendeurs et moi je les formais, je les amenais sur le terrain. Et puis comment on a fait le reste après ? J’ai du copier sur un ami qui faisait ces loteries publicitaires.

LYLE : Mais qu’est-ce que c’est les loteries publicitaires ?

C’est des panneaux qu’on accrochait au mur, dans les cafés, sur lesquels il y avait des choses à gagner : des transistors, des carabines à plomb… Et donc on vendait un nougat à un franc et ça vous donnait l’autorisation de percer une plaque, et de peut-être gagner un lot. Ça, ça marchait bien. Mais mon copain qui m’avait donné l’idée m’a dit : « Tu vas tuer la poule aux œufs d’or ». Lui en faisait une cinquantaine par mois, ça marchait bien, il avait déjà pu s’acheter une Porsche ! Moi je me suis dit : « Pourquoi en faire 50 quand on peut en faire 100 ? Et pourquoi en faire 100 quand on peut en faire 200 ? ». Mais, cette loterie c’était encore à la limite de la légalité. On avait détourné un jeu d’argent avec la vente des nougats. Mais ça restait un jeu d’argent (note de Seb : la législation française encadre très précisément les jeux d’argent contrairement à d’autres pays Européens). Et à force d’agrandir mon activité, je me suis retrouvé à Paris, alors qu’on m’avait dit de ne surtout pas y aller. Et en effet, c’est là qu’on a eu des ennuis.
On a dû arrêter. Il fallait trouver autre chose. Et on avait donc nos représentants. Et l’un m’avait dit : « Il y a quelque chose qui marche bien en ce moment, c’est le billard ». Moi j’ai dit : « Mouais, les billards, je connais pas trop, et ça doit être cher ». Mais mon représentant m’a dit qu’il faisait une étude dessus depuis 6 mois et que ça rapportait beaucoup d’argent. Il fallait que j’aille à Chalons sur Saône voir un certain René Pierre. Le lendemain j’y vais en voiture, je rencontre Monsieur René Pierre, et je lui explique que j’ai une clientèle de cafés, et qu’on voudrait modifier notre activité… sans préciser que c’était parce que la police m’était tombé dessus ! (rires). Et donc on voudrait acheter quelques billards. René Pierre m’a fait confiance et on est donc partis sur la pose de billards dans les cafés. J’avais acheté une dizaine de 404 break, on mettait 2 billards dedans et ils partaient tous les matins dans les cafés. À l’époque un billard coûtait 813 francs, dans les années 69, et dans le 1er mois chaque billard faisait 1500 francs de recette. Vous vous rendez compte ! J’ai investi et je me suis alors retrouvé avec 3000 billards en exploitation dans les cafés, dans 44 départements. Et puis ensuite un client nous disait : « Je veux ça ou ça » et on retirait un billard pour mettre un flipper par exemple, ou un baby-foot.
Les billards, ça a été cyclique : ça monte, ça retombe, ça remonte… Il y a eu des modes. Mais le flipper était toujours stable, toujours en progression. Jusqu’au jour ou ça s’est arrêté. Aujourd’hui on n’a pas de flipper en France.

LYLE : Les jeux électro-mécaniques, ces ancêtres des jeux d’arcade, est-ce que vous en avez eu en France ? Les jeux de voiture sans écran, à tapis-roulant par exemple ?

Oui, j’ai récupéré un jeu à tapis roulant, qui s’appelle « Le Rally », qui a été fabriqué par un français. Ça a eu un succès extraordinaire. Il y avait un volant de Simca, un tapis qui se déroulait. Ça, c’est dans années 60, c’est avant que j’arrive sur le marché.

LYLE : Mais Sega et Taito en fabriquaient encore à la fin des années 70.

Oui, il y avait le « Light Bomber » : un jeu avec des bateaux… Ça a marché, il y en a eu en France. Mais c’était des « gros jeux », je n’ai jamais été pour. Nous on avait calculé la taille d’un meuble de jeu vidéo, la formule c’est 242 divisé par 4, parce qu’un semi-remorque c’est 240 à l’intérieur et on mettait 4 meubles dans un semi-remorque : il ne restait pas un centimètre, il n’y avait pas besoin d’emballage !

 

 

 

Les débuts de Jeutel

LYLE : Et en quelle année vous avez découvert le jeu d’arcade ?

Quand ces jeux de tennis sont arrivés, on en a acheté à un fabriquant américain qui en vendait en France. Mais on y allait sur la pointe des pieds. Ce qui a vraiment lancé l’opération c’est Atari avec son « mur de briques ».

NOUS : Breakout !

C’est vraiment ce qui a lancé les jeux vidéo en France en 1974 (Note de Seb : en fait, 1976). Ensuite Space Invaders et Galaxian (et tous leurs dérivés). Donc j’avais besoin de jeux vidéo pour mes 2500 cafés. Et il y a quelqu’un qui avait pris en charge l’importation en France de jeux vidéo d’Atari et Midway (note de Seb : la société Socodimex). Je vais voir l’importateur, j’étais jeune, et je lui dis : « J’ai besoin de jeux pour mes 2500 clients, bon on pourrait partir sur 30 ou 40 jeux histoire de commencer ? ». Il m’a dit : « Ben petit, je te connais, je t’aime bien… Pour te faire plaisir, si tu me les payes tout de suite, dans 2 mois t’en auras… 2 ! » (rires). Il y avait beaucoup de demande et l’importateur ne pouvait commander que par séries de 20 ou 30…

SEB : Et ces bornes c’était toujours pour mettre dans des cafés ? Ou aussi dans des fêtes foraines ?

Non, uniquement dans des cafés, c’est là que ça a commencé. Donc j’ai fait mon chèque et j’ai commandé mes 2 bornes Breakout. Mais quand ils sont arrivés 2 mois après, ils ne sont jamais allés dans des cafés ! J’ai ouvert, j’ai découvert, j’ai regardé ce qu’il y avait dedans. Je ne suis pas électronicien, mais je me suis entouré de gens de bon conseil et j’ai demandé : « Qu’est-ce qu’il faudrait pour faire fabriquer ça ? ». On m’a expliqué et je me suis lancé là-dedans en entamant la production d’une série de 100 machines. Je suis parti sur 50 pour moi (pour louer à mes clients existants) et 50 pour revendre aux exploitants en espérant que ça allait me rapporter quelque chose. Mais dès le moment où on a su que je fabriquais ce jeu-là, j’ai reçu plein de commandes ! Je n’ai pas pu en mettre une seule chez mes clients : j’ai tout vendu aux exploitants ! Et ça a continué comme ça.

LYLE : Donc vous faites du flipper, ensuite le jeu vidéo arrive, vous vous lancez là-dedans, il y a quand même beaucoup à apprendre, n’est-ce pas ?

J’ai passé ma vie à apprendre ! (rires). Si j’avais appris à l’école tout ce que j’ai appris dans le courant de ma vie, ça m’aurait coûté moins cher et j’aurais gagné du temps ! Malheureusement, à l’école je voulais pas y aller, alors ! (rires).

LYLE : Mais comment est-ce qu’on apprend à produire des jeux vidéo, à les vendre ?

Holà, moi j’en sais rien… On s’entoure de gens compétents. Mais en voulant s’entourer de gens compétents qu’on ne connaît pas, on s’entoure de temps en temps de vraies brêles ! Le super ingénieur qui ne connaissait rien mais qui voulait tant de millions par mois (note de Seb : d’anciens francs, rassurez vous !), j’y ai eu droit. Ça ne fait rien, ça fait partie du jeu.

SEB : Vous rencontriez des gens dans les salons ? Vous débauchiez des gens chez les concurrents ?

Ah non, on venait me débaucher mes gens, mais moi je n’avais personne à débaucher : ça n’existait pas ! On m’a débauché des ingénieurs, des techniciens, des réparateurs de cartes… Moi j’ai fait les premiers salons dans les années 69-70, j’ai exposé mes produits tout de suite.

L’expansion de Jeutel

 

 

NOUS : Alors c’est Breakout qui a lancé Jeutel ?

L’avantage c’est qu’on (Jeutel) savait faire en une semaine ce que les américains faisaient en un mois. Ce n’est pas parce qu’on était plus forts, c’est parce qu’il n’y avait pas la distance. Il y avait des importateurs en France qui importaient les machines américaines. Elles venaient par bateau. Avant, un prototype arrivait par avion pour être testé. Moi j’achetais toujours un prototype. Et entre le moment ou ils avaient le retour de leurs prototypes, et où ils lançaient une série de 500 machines, moi j’avais déjà vu que le prototype marchait bien, j’avais déjà lancé ma série. On les battait sur la rapidité. On fabriquait tout nous même, sauf la menuiserie qu’on faisait faire en Italie. J’avais des camions qui faisaient l’aller-retour sur l’Italie, tout le temps, avec les caisses de meubles.
Et puis tout est allé très vite. Au départ, on avait un grand dépôt de 50 m2. Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse avec 50 m2 ? (rires). Deux mois plus tard on avait 500 m2. Moi, je prenais déjà les commandes et il fallait se débrouiller pour suivre : il fallait qu’on puisse livrer avant nos concurrents. Donc dans notre première usine de Nemours on est passés à 500 m2, puis 800 m2, puis 3000 m2… ensuite on a ouvert notre 2ème usine, la 3ème et la 4ème !

LYLE : Et Jeutel, c’était pas uniquement la France ?

Oui, on a exporté. Mais on avait tellement de travail en France qu’il était difficile de courir ailleurs. On a eu des demandes sur l’Allemagne qu’on n’a pas faites à cause de la langue, des demandes en Angleterre qu’on n’a pas faites non plus à cause de la distance. On avait surtout des clients en Suisse, en Belgique… En France, j’ai ouvert des agences régionales pour gagner du temps : j’ai créé 17 agences régionales. À Paris, à Lille, Bordeaux, Dijon, à Metz… Tous les points stratégiques.

 

 

JPB : Et le point névralgique de Jeutel était où ?

À Nemours. Moi, je viens de Nemours. On bossait comme des fous. Quand on a ouvert la 2ème usine juste pour les circuits imprimés (les PCB), on lançait une série à 6 heures le soir et elle était montée le lendemain à 6 heures. En 24 heures quoi. Il n’y a personne qui pouvait faire ça à l’époque, on était les seuls à faire ça. Les gens disaient que j’étais fou… Ils avaient raison ! (rires). Ça coûtait plus d’argent de travailler comme ça mais il y avait une telle demande… Les acheteurs étaient disposés à payer plus cher pour obtenir un produit plus rapidement. On avait acheté une machine aux États Unis pour les circuits imprimés, qui faisait 75 000 trous à l’heure : je cherchais du matériel performant pour arriver à faire les choses toujours plus vite. Dès qu’un nouveau modèle sortait il fallait qu’on le propose en grande quantité et le plus vite possible.
On bossait vraiment comme des malades. On chargeait les camions le dimanche matin après une nuit de boulot… Je ne sais pas quelle est votre position par rapport aux syndicats, mais moi je n’en ai jamais eu. J’ai eu quatre comités d’entreprise, et ces comités d’entreprise sont chaque année obligés d’élire quelqu’un… C’était toujours moi qui étais élu ! Mais ma porte était toujours ouverte à tous mes employés, je discutais avec tout le monde, et quand une brebis galeuse entrait dans l’entreprise, c’est les gens qui me prévenaient de faire attention. Je n’ai jamais eu ne serait-ce qu’une heure de grève ! Je n’ai jamais eu un Prud’homme. C’était un plaisir pour moi de discuter avec tout le monde.

SEB : Est-ce que c’était le fait de travailler dans le jeu, dans le divertissement, qui faisait que les gens se plaignaient pas ?

Je ne sais pas… Si j’avais fabriqué des cercueils, ça ne se serait peut-être pas passé comme ça ! (rires).

LYLE : Jeutel est une entreprise familiale ?

Oui. Je suis toujours resté à la tête. J’aurais pu m’associer et gagner encore plus, mais j’avais déjà tant à faire. Vous savez, j’étais un peu partout à la fois. Et puis on était flexible, on fabriquait nos jeux en 24 heures. Si on avait été plus gros, on aurait été plus lents, on aurait été comme les américains. Ahh les américains, s’ils avaient pu me voir six pieds sous terre ! (rires).

LYLE : Qui étaient vos concurrents ?

En France, il y avait René Pierre qui fabriquait aussi des jeux vidéo, et on a eu les frères Stambouli.

JPB : Oui, Karateco !!

C’est ça, Karateco. On était les 3 balèzes. Après il y en a eu d’autres qui bricolaient dans leur garage…

JPB : Je me souviens que j’ai quand même passé 4 ans, de 1980 à 1984, à faire TOUS les cafés de Clermont-Ferrand pour jouer à tous les jeux, et quasiment toutes les bornes c’étaient des Jeutel.

Oui, on contrôlait la moitié du marché. Bon, sur les 2500 exploitants de France, il y en avait qui n’étaient pas pour moi. Parce qu’on a fait de la location avant, de l’exploitation, donc on était concurrents. Et pour rentrer dans les cafés il fallait pousser un peu les autres. Alors quand vous avez poussé un exploitant et que deux ans après vous venez le voir en lui disant : « Tu voudrais pas acheter un jeu que j’ai fabriqué ? », il vous dit non !
On a eu du mal à prendre certaines régions de France mais on les a toutes reprises. Et qu’ils le veuillent ou pas, chaque exploitant avait forcément un Jeutel dans son exploitation. Le marché se développait, il y avait un besoin de plus en plus grand. Les cafés faisaient une petite salle de jeu derrière ou sur le côté. Bien souvent il y avait 5 ou 6 jeux dans un café.

LYLE : Les salles de jeu ont commencé quand ?

Ces salles sont nées avec les jeux vidéo, il n’y en avait pas avant.

SEB : Vos clients étaient donc d’abord les cafés. Mais ensuite, vous avez eu par exemple les gens du voyage. Comment est-ce que ça se passait avec eux ?

On avait nos 17 agences de proximité. Donc en cas de problème, quelqu’un de l’agence pouvait aller sur la fête foraine réparer une machine ou réclamer les sous ! Les forains gagnaient énormément d’argent avec les bornes. C’était une bonne clientèle pour nous. Mais, de temps en temps, j’ai dû moi-même aller chercher l’argent ! Ils payaient toujours, mais il fallait réclamer de temps en temps. Les forains étaient des gens super, très organisés, capables de faire des trucs incroyables. Moi je suis connu de tous les forains !

LYLE : Comment se répartissaient les ventes entre les cafés, les fêtes foraines, les salles de jeu sédentaires ?

Ce sont trois activités différentes. Nous, on travaillait toute l’année avec un chiffre d’affaires équivalent. En octobre – novembre – décembre, on avait notre clientèle traditionnelle (les cafés) qui renouvelait son parc. En décembre – janvier – février, c’était la montagne : on travaillait beaucoup avec les stations de ski. En mars – avril, les fêtes foraines allaient commencer : on vendait aux forains. Mai – juin : on travaillait avec les salles de jeu en bord de mer qui s’équipaient en vue des vacances. Juillet – août, c’était les vacances, et on recommençait. Mon banquier était content parce qu’on avait un chiffre d’affaires tout le temps stable. À un moment on faisait 150 millions de chiffre d’affaires, c’était pas mal ! Pour une PME, c’était beau ! Mais moi je m’en foutais, j’étais tout le temps la tête dans le développement, pour aller toujours plus vite. J’adorais l’industrie, ça me manque aujourd’hui.

 

 

 

 

SEB : Vous avez une liste, une base de donnée de toutes les machines produites par Jeutel ?

Ohhh, j’avais des classeurs, plein de photos… Et puis j’ai tout foutu en l’air !

TOUS : Arghhh !!!
LYLE : Moi, je me souviens que dans les années 80, je devais me cacher pour rentrer dans certaines salles, ça avait quand même mauvaise réputation les salles de jeu vidéo. C’était pas toujours bien fréquenté.

Ça dépendait des salles. Ça dépendait de qui les tenait. Et puis il y a trois métiers qui sont mal vus : les jeux, les voitures, et l’immobilier, et moi je travaille dans les trois ! (rires). On dit que les marchands de voitures sont des magouilleurs qui trafiquent les compteurs, l’immobilier c’est des voleurs qui s’en mettent plein les poches, et puis les jeux… Bon, les jeux, ils étaient aussi dans les cafés, donc forcément il y a la clientèle des cafés, on y sert de l’alcool… Mais les salles de jeu, moi j’en ai connu qui étaient tenues très « clean ». Les enfants pouvaient jouer…

JPB : J’ai connu les extrêmes : les salles sombres, étroites et enfumées et celles lumineuses, espacées et propres…
SEB : Comment vous saviez quel jeu marchait ?

C’est l’utilisateur qui dictait la tendance. On avait des salles de jeu, par exemple à Paris, qui étaient des centres de test. On suivait vraiment régulièrement la caisse de chaque jeu, chaque soir et chaque semaine. Et on savait ce qui allait marcher.

LYLE : Vous avez des souvenirs de jeux qui n’ont pas marché ?

J’ai des souvenirs de jeux… Je n’en ai pas vendu un seul. Je me souviens des cassettes Neo Geo qui ne partaient pas. Il y a 15 jours ou 3 semaines j’ai vendu 2000 cassettes Neo Geo, la majorité dans leur carton d’emballage. Je les ai vendues même pas 5 euros… je les avais payées 400 euros pièce à l’époque. Mais ça m’est resté sur les bras, qu’est-ce que je pouvais faire ?

LYLE : Et vous avez le souvenir de gros succès immédiats ?

Breakout, Pacman, Galaxian, Space Invaders… Et d’autres, je ne me rappelle plus des noms…

SEB : Comment ça s’est passé avec les banques ? Pour obtenir l’argent afin de vous lancer dans vos projets ?

Au début j’étais jeune, donc c’était difficile. Pensez donc : vous lancer dans le jeu vidéo ! Mais le respect de la parole, c’est quelque chose qui paie. Et j’ai toujours été très bien conseillé. Il y avait une société de conseils, de gestion qui s’appelle la CEGOS et qui existe toujours à Paris. Et puis j’avais un ingénieur-financier. Ça me coûtait 1500 euros par jour pour ce gars-là, mais je ne l’ai pas regretté, il m’a beaucoup aidé, j’ai beaucoup appris. Et après j’allais rencontrer les banques, toujours décontracté en donnant l’impression de pas avoir besoin de l’argent. Mais je peux vous dire que j’en avais besoin ! Et puis je faisais toujours ma gestion, je savais toujours où j’en étais.

SEB : Oui, on se souvient par exemple d’Atari qui était tenu par une bande de hippies et malgré leur succès leur gestion était désastreuse. Ils ont fini par être rachetés par Warner. Mais vous, vous n’avez jamais été racheté par un grand groupe.

Je n’ai jamais voulu. J’ai eu plein d’offres… Et suivant celles que j’aurais pu accepter, je serais aujourd’hui multimilliardaire… ou à la rue ! (rires). Alors je pense qu’il vaut mieux finir entre les deux ! (rires). Mais à l’époque où ça marchait bien, j’ai eu des ponts d’or. On aurait pu rentrer dans des groupes énormes. Mais je n’avais pas la mentalité, et pas forcément la capacité, j’étais un peu complexé. Complexé par les ingénieurs des grandes écoles, je n’étais pas du même milieu. Mais bon, j’ai fait mon petit chemin. Et être racheté c’était être contrôlé, et moi avec mon caractère, ç’aurait été difficile !

 

 

 

 

 

 

Jeutel : parlons matos !

J’ai un peu honte quand je vois comment on fabriquait les jeux au début. On faisait de l’artisanal !

SEB : Comment est-ce que vous assuriez la maintenance ?

On a toujours vendu à des gens qui avaient un service technique. On formait les dépanneurs. Les gens venaient nous voir et on leur expliquait comment réparer. On n’avait pas le temps de le faire nous mêmes, on était trop occupés avec la production. Mais bon, ils nous envoyaient quand même beaucoup pour dépanner, donc on dépannait et on renvoyait. Mais un jeu, ça marchait ou ça marchait pas. Quand ça marchait, il y avait pas beaucoup de problèmes quand même.

SEB : Je suis sûr que vous aviez moins de retours que ce qu’on voit avec les technologies de maintenant, les écrans plasma, tout ça…

Oui maintenant, c’est dû à l’incompétence et à l’incapacité des techniciens, et puis il y a la politique de consommation aussi. Maintenant, on ne répare plus : on jette. Mais avant, il y avait une vingtaine d’ateliers de maintenance en France pour toutes les cartes électroniques. Maintenant ça n’existe plus. Enfin, le dernier qui existe encore, c’est à coté d’Auxerre et c’est tenu par un jeune que j’ai embauché à l’époque de Nemours. Il est arrivé avec plein de diplômes mais il ne savait pas remplacer une serrure, il ne savait rien faire ! (rires). Aujourd’hui c’est un mec extraordinaire dans ce domaine-là. Je peux vous donner ses coordonnées, c’est un des seuls qui peut encore vous dépanner une carte qui a 20 ou 30 ans !
Pour les cartes électroniques, les circuits imprimés, on a commencé par le simple face tout simple. Après on a eu le double face, trous métallisés. Les machines à insérer, ça n’existait pas. J’avais un atelier avec 50 filles qui mettaient des composants toute la journée : les cartes passaient sur un petit chariot roulant et chaque fille mettait ses 3 composants, quand ça arrivait au bout on les prenait, on les mettait à la vague, la vague les soulevait, et quand vous les sortiez et que vous les branchiez… Y’en avait une sur 10 qui marchait ! Vous aviez les testeurs qui étaient là.

LYLE : C’était avant le microprocesseur ?

Même après. Mais on a commencé bien avant le microprocesseur qui est arrivé dans les années 80. Avant il n’y avait pas de mémoire, c’était tout de la TTL. Formidable ! Comme la carte de Breakout.

LYLE : C’est pour ça qu’on ne peut plus y jouer aujourd’hui… Ce n’est pas émulé. C’est de l’arcade définitivement perdue malheureusement. C’était… Enfin moi je n’y connais rien en électronique…

Moi non plus je n’y connais rien ! (rires). J’ai suivi l’évolution. Je me souviens, quand la 1ère mémoire est arrivée, c’était la 27 08. Vous vous rendez compte ? Aujourd’hui c’est la « vingt-sept-combien-de-millions » ?

LYLE : D’après Atari, la technologie TTL posait beaucoup de problèmes…

Oui, il y avait différentes qualités de composants. Il fallait les faire vieillir dans des machines où on les faisait monter en température, à 90 degrés, puis descendre à moins 10, ça faisait des cycles. Et donc des composants mouraient, et ceux qui avaient résisté étaient les meilleurs, alors on les mettait. Mais, euh, attendez, on n’avait pas le temps de faire mourir tout le monde ! (rires). Donc au début on les mettait tous… et puis ça tombait en panne ! Alors les gens (à qui on avait vendu) y allaient au fer à souder pour dé-souder les composants. Aujourd’hui on ne peut plus faire ça ! Mais à l’époque on faisait ça avec un fer à souder gros comme mon doigt. Entre 2 pistes, il y avait 3-4 millimètres.

LYLE : Et la technologie TTL était très coûteuse en plus de ne pas être très fiable.

Oui, et le prix des composants faisait le yo-yo dans les années 70. On manquait de composants, ou de mémoires, les prix passaient du simple au triple.
Je vais vous raconter mon premier voyage en Concorde, aujourd’hui je ne pourrais pas le faire… C’était, je crois, à l’époque du Defender : il nous manquait une RAM pour terminer toute la série. Alors je suis allé à New-York en Concorde, j’ai pris l’aller-retour en 24 heures, et je suis revenu avec tous les composants planqués dans les chaussettes ! Ça m’a piqué ! (rires). Mais c’est bon, y’avait pas de portique à l’époque ! Je devais les cacher à cause de la valeur. On n’avait droit qu’à 200 euros par personne je crois. Les billets (dollars) étaient aussi cachés dans les chaussettes à l’aller ! Je descendais donc du Concorde à New-York, sans valise, sans rien, et j’avais 4 heures avant de rentrer. Mais ça s’est bien passé. On a pu sortir notre série de 50-60 jeux et le prix du voyage était largement amorti.
Il fallait aller vite, moi j’allais toujours très vite. Pour visiter mes agences, je ne me déplaçais qu’en avion ! J’avais mon jet. Ce ne serait plus possible aujourd’hui. Avec mon avion j’allais directement en Espagne ou en Italie chercher des composants. Il fallait toujours aller vite.

 

SEB : À propos des cartes : à un moment tout le monde faisait ses cartes dans son coin puis les constructeurs se sont mis d’accord pour créer le standard JAMMA. Quel a été le rôle de Jeutel là-dedans ?

Ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça. Le premier qui s’est dit qu’il fallait faire un standard, c’est Jeutel. Et Jeutel a fait un standard. Mais avec l’évolution, les fabricants ont hésité longtemps à choisir un standard. C’est JAMMA qui a pris le dessus car soutenu par les pays américains (note de Seb : et japonais surtout puisqu’ils en sont à l’origine). Et JAMMA est basé à 80% sur le standard Jeutel. C’est une copie de Jeutel, c’est la même idée. Il y avait donc deux adaptateurs, Jeutel et JAMMA, et ensuite tous les fabricants ont sorti les cartes avec du JAMMA. Moi au début je suis resté avec le standard Jeutel, je me suis dit : « Je m’en fous, je fais du Jeutel », jusqu’au jour où on a fabriqué les cartes avec du JAMMA directement. Mais avant ça on vendait des Jeutel. Beaucoup de monde avait du Jeutel, et on vendait des adaptateurs (JAMMA-Jeutel), on gagnait bien notre vie ! On gagnait sur les adaptateurs presque autant que sur une carte ! (rires).

LYLE : Est-ce que votre expérience du flipper vous a aidé pour développer les jeux d’arcade ? Parce que c’est des engins qui sont brutalisés, qui tournent 8 heures par jour, ça doit être fiable.

Oui, ça c’est le petit truc qu’on a : il faut que les gens ne puissent pas mettre les doigts, ne puissent pas prendre l’argent et que ça ne tombe pas en panne. Là, parmi les actuels fabricants, j’ai un petit jeune, enfin un gars qui est dans la location depuis 20-30 ans, il est passionné d’informatique et il a développé une borne d’accès internet (note de Seb : voir la partie « Jeutel Maintenant »). Une fois qu’elle était au point, il m’a demandé de venir la voir en pensant qu’elle était parfaite. Quand j’y suis allé… j’ai tout démoli ! En 2 minutes ! Lui, il ne comprenait pas.

SEB : Forcément, vous aviez l’habitude des jeux dans lesquels on file des baffes !

Oui, et puis j’allume et j’éteins 50 fois et ça met un crédit dans son truc. Il me dit : « Mais les gens ne vont jamais allumer et éteindre la machine 50 fois ! ». Mais si ! Ils vont le faire mille fois si ça leur donne un crédit ! On a beaucoup appris avec les gamins à la sortie de l’école : c’était nos meilleurs testeurs, nos meilleurs techniciens !

 

 

 

 

 

LYLE : Il y avait des techniques à l’époque…
SEB : Moi je connais la technique de l’allume-gaz…
JPB : Euh… Moi aussi…

Oui, la technique de l’allume-gaz ! Quand on a appris la technique de l’allume-gaz à l’époque, on avait des milliers de machines en exploitation. Il fallait tout de suite qu’on trouve un moyen de les empêcher de faire ça ! (NdJPB : cette technique consistait à démonter l’embout aluminium de l’allume-gaz, pour pouvoir placer les deux contacteurs de l’appareil soit contre une des vis de la manette, soit directement contre la trappe d’insertion des pièces. En actionnant le bouton, l’arc électrique généré entre les deux contacteurs touchait la borne, et cela octroyait une ou plusieurs parties gratuites. Il fallait être discret bien entendu…) On pourrait écrire un livre sur l’allume-gaz. Toutes mes agences m’en récoltaient, il fallait voir les allume-gaz bricolés qu’on trouvait… Ceux avec les grandes mèches, ceux où on se prenait un coup de jus en les utilisant ! (rires). Alors on a mis le détecteur « anti allume-gaz ». On a mis les grosses sirènes rouges, j’en ai vendu des milliers !

JPB : Oh oui, ça j’ai connu… J’y ai eu droit, et après j’ai arrêté les allume-gaz !! Je n’ai jamais couru aussi vite de ma vie ! (rires).

On s’adaptait très vite !

SEB : Est-ce que c’était embêtant de fabriquer les contrôles spécifiques aux jeux de voitures ?

Ah oui, ça m’emmerdait ! (rires). On faisait fabriquer des bandeaux standard, par centaines et par centaines, avec 1 manette… Et encore la manette des fois elle était à 8 positions, des fois à 4 positions – on rajoutait une rondelle – ou à 2 positions… Et puis ensuite les volants ! Mais on s’adaptait.

LYLE : Pourtant les jeux de voiture existaient dès le début de l’arcade, dans des bornes dédiées…Oui, mais nous c’est sur les bornes JEUTEL qu’on devait mettre un volant, des pédales… Bon, c’était un kit qui servait sur plusieurs jeux de voiture, qu’on personnalisait. Atari par contre vendait rarement des kits pour leurs jeux : ils vendaient uniquement les bornes complètes. Alors nous, ce n’était pas aussi joli d’intégrer le kit dans les bornes Jeutel, mais il y avait de la demande et ça faisait de l’argent.

LYLE : Et est-ce que vous vous souvenez pourquoi les bornes Jeutel avaient un joystick en forme de poire alors que les bornes japonaises ont une tige surmontée d’une boule ?

J’ai toujours eu toutes les manettes qui ont existé en prototype. Mais ensuite on a choisi un standard, et on a essayé de ne plus changer. C’est comme les boutons. Au début j’avais mal choisi d’ailleurs, et les boutons n’allaient pas du tout. Dans je-ne-sais-plus-quel-jeu où il fallait tirer sans arrêt, les boutons rendaient l’âme. Je me plaignais au type qui m’avait vendu ça : « Vos boutons, c’est de la merde ! ». Et le type me disait : « Mais attendez Monsieur Tel, ces boutons on en a vendu des millions pour le métro de Lyon ! ». Ah ben, pour le métro de Lyon ça allait, mais pour mes jeux ça n’allait pas ! (rires). Le type ne comprenait pas. Alors finalement les boutons Jeutel c’étaient 2 malheureuses lamelles, des contacts à lamelles, mais avec le grain d’or quand même. Au début on avait le grain d’argent, qu’il fallait limer, et ensuite le grain d’or. Et quand on a eu le Breakout, avec sa petite molette, on avait le potentiomètre à l’intérieur, il fallait bien choisir ! On a eu des centaines de potentiomètres, il n’y en a qu’un qui marchait ! C’était 50 francs, 10 euros, un potentiomètre, c’était cher.
On a eu des difficultés quand même… Avec les chaînes, les pièces détachées…

LYLE : Oui, je comprends très bien que mettre en place une chaîne de montage qui allait servir pour une seule série de jeux, ça devait être difficile. Ça ne devait pas être très flexible à l’époque ?

Ma plus grande crainte c’était qu’un grand industriel avec beaucoup de moyens se lance là-dedans, dans la fabrication. Nous on improvisait. On travaillait sans programmation, du jour au lendemain on changeait de modèle. On faisait les deux huit, c’était de l’artisanat amélioré ! Si, on était très très flexibles.

Le software / l’affaire Defender

SEB : En ce qui concerne le jeu lui même, comment se passait le développement d’un jeu avant sa commercialisation ?

Il faut déjà savoir qu’au début/milieu des années 70, le copyright n’existait pas (pour les jeux). Alors on achetait et on copiait en toute légalité. Tout le monde le faisait. On avait aussi un bureau d’études avec 7 ingénieurs et on a essayé de créer quelque chose… mais on n’a jamais réussi à créer vraiment un jeu vidéo. On a créé des flippers en revanche : 7 modèles, on est les seuls français à avoir fait ça.

SEB : Vous n’avez pas créé de jeu vidéo, mais vous en avez modifié des existants. Pourquoi avez vous fait ça ?

Oui, on faisait de la modification.

JPB : Il y a ce clone de Defender où vous avez changé des bruitages et des sprites, ajouté une cocarde bleu-blanc-rouge au vaisseau.

Oui en effet, je ne me souvenais plus de tout ça ! Là j’ai eu un procès avec Williams, que j’aurais dû gagner… mais que je n’ai pas perdu quand même parce qu’on s’est bien débrouillés en appel ! En fait, j’avais recopié une erreur (du code) qu’ils avaient faite. Ils faisaient « 3*5 = 5000 », et moi aussi je faisais « 3*5 = 5000 ». On avait modifié tout ce qu’on devait modifier pour éviter les ennuis mais il restait ça.

SEB : Comment ça ? Vous pouviez recopier le concept du jeu mais pas reprendre le code existant ?

On ne pouvait plus faire de copie servile. Au début c’était autorisé, mais ensuite on devait faire de la copie qui n’était plus servile. On est rentrés dans le rang ! Car il y avait la propriété intellectuelle, le copyright. On achetait les programmes (licences) et c’était terminé.

 

 

 

SEB : Donc c’est au moment de Defender que vous avez commencé les modifications ?

Je pense qu’on faisait déjà des modifications à partir de 78/79. Mais ça fait un moment, je ne me souviens plus très bien. En tout cas pour Defender, on avait pris un gros risque, on n’a pas été raisonnables. On a eu un tel succès en France avec ce jeu qu’on a voulu accrocher l’Angleterre. Il y avait un grand salon mondial là-bas appelé l’ENADA ou l’ENOA (note de Seb : l’ATEI ?), on a été y exposer notre copie de Defender, Mirage, en Angleterre.

LYLE : Oui, Mirage ! C’est de là que cette interview vient en fait, d’un « confrère » qui avait posté à propos de Mirage sur notre forum, en déplorant qu’on ne puisse pas trouver plus d’infos. Et d’où vient le nom Mirage ? On s’est même demandé s’il n’y avait pas eu un partenariat avec Dassault !

Non, en fait on avait nos 7 ingénieurs qui se chargeaient de modifier les jeux, et chacun mettait son petit grain, et était content de mettre des petites choses comme ça.
Et donc, en Angleterre, on exposait nos appareils à l’entrée, alors que Williams exposait aussi ! Et là, je savais qu’il allait se passer quelque chose. On forçait trop les choses. Alors j’avais fait un truc : les jeux (bornes) étaient posés sur la moquette, mais la carte électronique (la PCB), je l’avais mise derrière, entre 2 porte-documents, avec un fil qui descendait sous la borne et qui allait sous la moquette où il y avait un connecteur « Molex ». On pouvait tirer dessus et le fil se décrochait tout seul. Et… quand l’huissier est arrivé pour saisir notre matériel… (rires). Ils sont arrivés avec les diables, ils ont embarqué les jeux, mais pas les cartes. Et puis ils n’avaient pas les clés pour les ouvrir ! Ils n’avaient pas les pièces à conviction ! Là, on est passés devant les juges. Ils m’ont convoqué au tribunal en grande pompe, ils font ça bien en Angleterre ! (rires). Mon avocat y est allé, moi il valait mieux pas que j’y aille ! (rires). Ils ont fait ouvrir l’appareil, il était vide, c’était un scandale ! Ils ont dit que j’avais fait une injure à la cour !

SEB : C’était l’époque héroïque !

Mais je ne suis pas un voyou, je vous assure. Tout le monde faisait ça. On n’avait pas l’impression de commettre un gros délit. On ne pourrait plus faire ça aujourd’hui bien sûr.

JPB : Oui, et quand on regarde l’histoire des jeux d’arcade à succès, par exemple avec Mame, on voit des tas de clones listés puis, au fur et à mesure qu’on avance dans le temps, de moins en moins.
LYLE : Atari qui étaient les plus créatifs au début des années 80 savaient qu’ils allaient être copiés, et faisaient en sorte d’être les plus innovateurs possible pour rester les premiers.

Aujourd’hui c’est la prison direct pour la copie ! Mais à l’époque… Je pense que les gens n’ont pas pris les précautions (judiciaires) qu’il fallait, n’ont pas eu le temps d’en prendre, ne savaient pas en prendre… pour ne pas être copiés. Il n’y avait pas de copyright alors. Et bon, même après, quand le copyright est apparu, j’ai eu un procès pour une violation de copyright, je ne sais plus pour quel titre c’était. J’ai eu un procès en appel et le procureur a voulu faire un exemple avec une peine lourde… J’ai eu 50 000 francs d’amende… pour moi c’était 100 balles, c’était rien ! Mais après on ne l’a plus fait, on a acheté les licences.

Les licences, les voyages de Monsieur TEL

LYLE : Et vous pouvez nous parler des licences ?

Au début, on a eu beaucoup de mal à avoir des licences. On en a eu de Sega, de Nintendo… On a eu aussi des licences à condition de pouvoir modifier.

LYLE : Oui, je vois dans votre livre un de mes jeux cultes : Chase HQ de Taito mais avec Jeutel inscrit à l’écran. Ça, c’est une licence que vous avez eu de Taito ?

Je n’ai plus trop dans la tête tout ce qu’on a eu, ça allait tellement vite. En plus Taito on les a eu en amis, puis en ennemis, puis encore en amis…

SEB : Oui parce que Taito produisait des machines (meubles) d’arcade également. Et par exemple, les gens de Taito, vous les rencontriez directement ? Il y avait des intermédiaires ?

Non, pas d’intermédiaire, j’y allais moi même. Ah ça, je me suis promené à l’époque : au Japon, aux États Unis, en Corée… On était connus pour ça et les gens savaient qu’on pouvait produire beaucoup de titres différents. On produisait 1500 titres par mois. Il faut savoir qu’on fabriquait les bornes mais on vendait également les cartes (PCB) en kits.

LYLE : Et comment se passait la négociation avec toutes ces sociétés de jeu ? Avec les gros développeurs d’arcade des années 80 ?

Des gros développeurs ? Il n’y en avait pas. Ils n’étaient pas plus gros que moi ! Même Sega à l’époque, c’était pas énorme. C’était peut-être 100 personnes ? Nous, à l’époque, on faisait déjà travailler 200 personnes. Moi je tapais à toutes les portes, partout dans le monde. Dès qu’il y avait une opportunité, j’y allais. Je ne me rappelle plus maintenant du nom des directeurs, des responsables de ces sociétés mais j’ai côtoyé de sacrés balèzes ! Tout allait très vite, les gens de ce métier étaient tous abordables.

LYLE : Il n’y avait donc pas de rapports de force dans les négociations ?

Ah, ils m’obligeaient quand même à faire des quantités. Mais ce n’était pas dur pour moi d’acheter 1000 titres. Par contre, quand on achetait des licences au Japon pour des grosses sommes, il valait mieux ne pas se tromper… Mais des conneries on était obligés d’en faire. On ne pouvait pas tester les jeux. Si on perdait du temps à essayer des prototypes, un autre nous volait le contrat. Il fallait agir rapidement.

SEB : Vous avez rencontré les gens de Namco pour Pacman ? Vous aviez une licence ?

Oh oui, on avait une petite licence… On en a produit 10 fois plus que ce que la licence autorisait ! (rires). On en a produit des milliers, des dizaines de milliers de cartes Pacman et Miss Pacman. C’était normal de faire ça. Aujourd’hui ce n’est plus possible, on voit les choses autrement.

SEB : Ça vous plaisait d’aller faire vous même tous ces voyages d’affaires aux États Unis, au Japon ? Vous aviez des interprètes avec vous ?

Oui, bien sûr. Mais j’ai aussi appris l’anglais sur la route. Des journées d’immersion j’en faisais tous les ans dans ma vie ! Et les interprètes c’est pas mal dans les négociations, ça vous permet de réfléchir et de préparer. Après il faut se mettre en valeur, se faire plus beau qu’on ne l’est dans la réalité, ce que j’ai toujours fait !

LYLE : Et ça ne vous faisait pas peur d’aller négocier dans des pays exotiques comme le Japon avec une culture très différente ?

Non, je n’avais pas peur ! J’allais partout, au Japon, en Thaïlande, en Corée. Dans mon métier en tout cas, les méthodes de négociations étaient les mêmes. On connaissait les produits, mes adversaires me connaissaient, au moins de réputation, ils savaient ce qu’on faisait… Ça n’a jamais été très difficile. Même avec les plus gros. Je me souviens de Sega : on a été distributeurs officiels de Sega pour la France ensuite, ils nous connaissaient d’avant, ça s’est passé sans problème. Je ne me souviens plus des noms, mais je suis allé rencontrer le président de Sega, directement à la tête de l’entreprise.

SEB : En Thaïlande ou en Corée, vous rencontriez quel genre de personnes ? Des fabricants de PCB ?

Des fabricants d’accessoires et de PCB, surtout de PCB.

SEB : On n’a pas vraiment le souvenir de jeux fabriqués par les Coréens ou les Thaïlandais. Est-ce que c’était de la contrefaçon ?

Ce n’était pas de la contrefaçon au début puisque c’était autorisé ! Après c’était la licence qu’ils revendaient. C’étaient les licences pas respectées surtout. Avec une licence pour 2 000 jeux, ils en fabriquaient 10 000 ! Et toujours avec un certificat d’authenticité plus vrai que vrai ! (rires).

8. Le déclin des jeux vidéo, l’aventure des jeux d’argent

LYLE : D’un point de vue joueur, je considère que l’importance du support arcade a commencé à décliner il y a 20 ans de ça.

Il y a 20 ans ? En 90 ? Eh bien, j’ai fermé ma première usine en 93. J’ai vu le marché ralentir dès 85. Après 93 on a continué à faire produire ou sous-traiter nos produits, mais le jeu vidéo ne faisait plus recette. Il faut dire aussi que les « gros jeux » sont arrivés : Sega avec ses voitures, ses motos, ses avions…

 

SEB : Jeutel ne s’est jamais lancé dans les « gros jeux » ?

Non, c’est un métier trop dangereux. Faire acheter des jeux qui valaient à l’époque 15 000 ou 20 000 euros à des clients en sachant très bien qu’ils n’allaient pas les amortir, ça ne peut durer qu’un temps. Ramasser l’argent tout de suite, c’est beau, mais ce n’est pas ma mentalité. Je faisais en sorte que les gens gagnent de l’argent et c’est comme ça que je fidélisais mes clients. C’est pour ça que dans mes clients, j’ai eu les grand-parents, les parents et, de temps en temps, les enfants encore maintenant. C’est magnifique ! On ne travaille pas à l’américaine.

JPB : Il y a un site, en anglais, qui permet de retrouver les « flyers », et j’ai retrouvé les flyers de Karateco. Mais rien sur Jeutel.

Oh, je ne sais plus ce qu’on avait. Et vous savez, quand j’ai vendu la dernière usine, on a fait 10 semi-remorques de 100m3 remplis de matériel et de documents pilés ! On a vidé comme ça une usine qui faisait 2200 m2. On a pilé des jeux neufs, des bouquins…

SEB : Arrêtez, ça me fait trop mal au cœur !

Oui, aujourd’hui vous dites ça. Mais quand j’ai fermé cette usine en 93, j’ai dit à mes clients, à 100 ou 200 personnes : « Venez, servez vous ». Il y en a 10 qui sont venus. Ça ne les intéressait même pas ! Ça n’intéressait plus personne. Mais maintenant…

LYLE : C’est devenu des objets de collection.

Mais bon, quand on vendait une usine, il fallait tout débarrasser, on payait pour débarrasser.

LYLE : Et est-ce que vous n’avez jamais voulu vous lancer dans les jeux d’argent ?

Oh que si ! J’attendais que la loi change pour pouvoir en faire. En fait, le déclin du jeu vidéo s’est aussi fait à cause des jeux d’argent. Les jeux d’argent ont toujours été interdits en France (en dehors des casinos). Mais il y a des jeux qui étaient un peu à la limite dans les cafés, un peu tolérés, c’était fait par des marginaux, mais bon… Et un jour Fabius est arrivé au pouvoir. La France avait besoin de sous et il a mis en place des taxes sur les jeux. Des petites taxes sur les jeux pour enfants, 500 francs par jeu, et puis 1500 francs pour les flippers. Et il y avait donc ces fameux jeux de hasard à la limite du jeu d’argent qui étaient quand même bien populaires malgré leur exploitation marginale : ceux là, il a voulu les assommer avec un taxe de 5000 francs. Mais ça a créé l’effet inverse : en taxant cette activité, qui était plus ou moins tolérée mais à la base quand même interdite, il l’autorisait. Et du jour au lendemain, c’est devenu quasiment légal. Et nous (Jeutel), on a vu ça, on a arrêté toutes nos fabrications de bornes de jeux vidéo – enfin on en fabriquait de moins en moins – pour fabriquer ces jeux de poker, de bandits manchots, de hasard, d’argent. Jeutel en a fabriqué des milliers pour mettre dans les cafés. Et on a délaissé les jeux vidéo.

LYLE : Mais on ne gagnait pas directement d’argent ?

Pas toujours : on gagnait des points et avec les points on gagnait des lots. À l’époque c’était surtout des montres.

 

 

 

 

 

LYLE : Mais les jeux électro-mécaniques proposaient aussi des lots, dans les années 30-40.

 

Oui, dans ces années-là, jusqu’à l’interdiction, jusqu’à la prohibition (note de Seb : la législation n’est pas la même en France pour les commerces sédentaires comme les cafés, et les commerces nomades comme les fêtes foraines qui ont le droit de faire des jeux à lots… C’est un point qui désespère les acteurs français du jeu automatique…) Bref, après 4 ans, Fabius a vu qu’on avait amené là-dedans une clientèle qui n’était plus la clientèle traditionnelle. On avait amené des voyous, des vrais voyous, des gangsters… Moi j’ai vu, j’ai reçu des clients… qui sont morts maintenant ! (rires). Pffff, c’était difficile. Je me rappelle un jour, pour des machines à sous que j’avais vendues à Paris, le gars nous devait quelque chose comme 150 000 francs et ne nous avait pas payés. Bon, moi j’ai peur de rien ! Je débarque chez eux et j’exige d’être payé. Là les gars me disent : « Pas de problème, venez au bureau ». Quel bureau ? Là ils m’ont emmené, j’ai descendu des escaliers, dans des caves, je suis remonté, re-descendu… et je suis arrivé dans un tout petit bureau avec un mec louche et 2 chiens. Il m’a dit : « OK, on vous paiera dans un mois ». Et après une heure je suis ressorti, heureux… Sans mon argent, mais heureux d’être en vie ! (rires).
Enfin bref, les jeux d’argent nous ont amené une clientèle de voyous. Fabius s’en est rendu compte et du jour au lendemain, tous ces jeux ont été clairement interdits. Tous nos clients avaient 4 mois pour se mettre en conformité, et on ne pouvait plus en fabriquer. Mais 80% de notre activité était là dessus, avec 200 personnes qui travaillaient. Comment on allait faire ? Pendant les 4 mois, on ne savait pas trop. Alors je regardais ce que faisait Stambouli (Karateco) : s’il continuait, je continuais aussi un peu… Et puis lui, il regardait aussi ce que je faisais, il voyait que je continuais, alors il continuait aussi ! (rires). Et puis jusqu’au moment ou 6 mois après, ça a amené une catastrophe et il a fallu arrêter… immédiatement. J’ai eu 48 heures de garde à vue à cette époque, j’étais en photo dans un journal qui avait parlé de « l’époque des PDG-délinquants à col blanc », j’étais dans France Soir en 2ème page… avec Bernard Tapie ! (rires).

LYLE : Mais donc c’était plus intéressant de faire ces jeux d’argent ?

Moi je collais au marché, je faisais ce que les gens s’arrachaient. Il fallait toujours s’adapter. C’est comme quand on faisait les flippers : on s’est lancés tête baissée là-dedans, et puis il y a eu le moment où le dollar est tombé très bas face au franc français, et là on ne se faisait plus de marge sur les flippers (note de Seb : à cause du faible dollar, les importateurs des modèles américains, certainement plus populaires, pouvaient vendre à un prix aussi compétitif que celui de Jeutel). Et puis les jeux de boxe sont arrivés, et puis les jukebox à CD… Le CD a remplacé le vinyle en 6 mois de temps, il fallait toujours s’adapter. Le Jukebox CD Jeutel avait drôlement relancé notre activité. On l’avait sorti tellement vite… On avait fait une électronique parfaite, qui marche encore, mais en esthétique, on n’a pas été très bons ! On a fait une caisse en vitesse… mais on en a vendu quand même 7 000 – 8 000 en six mois de temps !

LYLE : L’arcade était donc seulement une partie de ce que faisait Jeutel.

Oui, si l’arcade avait continué, j’aurais fait seulement de l’arcade ! Mais je me suis lancé dans une succession de produits au moment où l’arcade a ralenti. En même temps, on a contribué au ralentissement des jeux vidéo en les délaissant et en se lançant dans les jeux d’argent.

LYLE : Nous, joueurs, on ne le percevait pas. À la fin des années 80, début des années 90, on pensait être dans l’âge d’or de l’arcade. Mais je me souviens avoir lu dans un Tilt en 1990 un rapport disant « ambiance morose » à un salon sur l’arcade.

Oui, ça s’était très ralenti. Et puis il faut voir aussi la disparition des cafés en France. Quand j’ai commencé il y en avait 200 000, maintenant il y en a 30 000.

LYLE : Et donc ensuite, vous avez fermé vos agences, vos usines, et vous êtes venu au Luxembourg.

J’ai attendu que tous mes employés soient placés dans d’autres entreprises pour fermer définitivement. Je n’ai fait aucun licenciement. Ils ont tous été recyclés. Bon, c’était pas dur : l’usine de circuits imprimés par exemple, je l’ai revendue à Schneider, et ils ont embauché tout le monde. L’usine de Corbeil, qui ne faisait que de l’assemblage, je l’ai vendue à un sous-traitant, qui a pris aussi tout le monde. J’ai fait des gros coups comme ça. Je n’aurais pas pu virer des gens qui étaient disponibles 7 jours sur 7, ça m’a couté beaucoup d’argent quand j’ai dû fermer, j’ai continué à payer des salaires… Mais dans l’ensemble je m’en suis bien sorti.

Jeutel maintenant (EURO-FINATEL)

J’ai participé à l’ouverture de toutes les salles de loisir, j’ai aussi participé à toutes leurs fermetures. Mais je suis toujours très occupé avec mon activité. Je vends toujours des jeux. Évidemment ce n’est plus comme avant. Il ne reste maintenant que quatre sociétés qui délivrent des jeux électro-mécaniques sur le marché français, et nous sommes d’ailleurs quatre sociétés qui étaient là dès le départ.
Maintenant les jeux vidéo (les bornes d’arcade) c’est dépassé. Et on ne veut plus que les jeunes aillent dans les cafés… C’est peut-être pas plus mal ? Internet est là et a pris beaucoup de place, c’est bien, c’est l’avenir.
Je vais encore à des salons de professionnels tous les ans, présenter des produits. Je suis toujours très connu dans le métier. En fait tout le monde me connaît, mais moi je ne les connais pas ! (rires). Je passe 80% du temps à serrer la main à des gens que je ne connais pas ! Mais je ne peux pas le leur dire ! Ils me disent : « Tu te rappelles de mon père ? », je leur réponds : « Oui, je me rappelle de ton père», mais je sais plus qui c’est, et ça dure 2 jours comme ça ! Mais ça fait plaisir !

SEB : Est-ce que vous fabriquez encore des machines ou vous distribuez seulement ?

On distribue surtout. Y’a encore juste un billard que je fais fabriquer.

 

 

 

EB : Mais les bornes internet qu’on a vu en entrant dans vos locaux ?

 

Ah oui, en effet. Les bornes internet sont nées il y a 2-3 ans. J’ai commencé à en implanter au Luxembourg et en France. C’est un nouveau produit pour nous. C’est des bornes pour surfer sur internet, mais il y a internet partout, ça n’intéresse personne, mais on peut aussi consulter la météo, passer des petits annonces locales, et surtout, il y a un jeu gratuit sans obligation d’achat, pour gagner des chèques cadeaux, et ça, ça intéresse tout le monde. On met ça dans les cafés, avec plein de jeux tactiles aussi.

LYLE : Et donc votre activité, c’est ce qu’on voit sur votre site ?

Ahhh, mon site. Vous avez vu ? On peut difficilement faire un site plus moche ! C’est voulu, parce que je ne suis pas censé faire de concurrence à mes clients. Moi je ne veux pas traiter avec le café : je traite avec l’exploitant qui me prend 100, 200, ou 300 jeux, c’est mon client fidèle, qui renouvelle régulièrement les machines. C’est lui ensuite qui vend aux cafés, moi je ne veux pas lui prendre ses clients. Bref, il faut pas que les cafés passent en direct avec moi. Je vais même jusqu’à mettre des conneries sur mon site ! (rires). Vous avez vu la pub pour le billard ? En promotion il est plus cher que le prix normal !! (rires). Vous ne pensez pas que je ne l’ai pas vu quand même ? Et puis quand je marque « Mise à jour le 30 Septembre 2008″… c’est fait exprès ! Alors pour certains je passe pour un con, mais je ne veux pas que les cafés viennent m’acheter.

SEB : Et donc qu’est-ce que vous vendez le plus maintenant, comme type de machine ?

La tendance est plus sur les enfants. On fait tout pour les enfants, c’est 50% de ce qu’on fait. Les distributeurs de petits jouets, les boules avec les confiseries dedans… La clientèle traditionnelle n’existe presque plus, les cafés il y en a de moins en moins… Mais il y a un truc qu’on a loupé, que mes clients m’ont fait louper dans les années 80 : le début des machines à café, des distributeurs automatiques. J’essayais de dire à mes clients : « Les jeux vont moins vite, mettez vous là dedans ». La machine à café dans l’entreprise, c’est facile à entretenir, y’a juste à remettre le café… Mais mes clients n’étaient pas faits pour ça. Mes clients allaient dans les cafés pour boire un café, parler avec le patron… ils n’allaient pas dans les entreprises ni les supermarchés. Les distributeurs automatiques ne faisaient pas partie de leur monde.

LYLE : C’est un peu rageant quand on voit le marché que c’est aujourd’hui.

Oui c’est dommage. J’ai fait un peu de tout, mais pas ça.

LYLE : Qu’est-ce qui reste des billards, des flippers ?

Pour vous donner une idée, les flippers il en sort 4 modèles par an, avec 40 flippers par modèle, et on en vend plus de la moitié. Mais ça ne fait pas lourd pour toute la France.

SEB : Est-ce qu’il existe encore maintenant des machines qui sortent avec un logo Jeutel ? Ou bien la marque Jeutel a complètement disparu ?

Du Jeutel, j’en colle partout où je peux en coller depuis un ou deux ans, mais j’ai été beaucoup d’années sans utiliser la marque. Je remets le logo Jeutel sur mes mailings par exemple. Parce qu’il y a encore la mémoire, la réputation de Jeutel.

SEB : Mais sur les machines ? Je peux voir quelque part un distributeur de boules avec des jouets, avec Jeutel marqué dessus ?

Oui, ça commence, ça revient. Je le fais sur certaines séries. Par exemple un distributeur de jouets avec un Bambi dessus. Jeutel c’est un nom bien, c’est agréable.

LYLE : Vous avez toujours vos agences en France ?

Non, et maintenant je suis au Luxembourg. Je m’y suis installé dès les années 90. J’y ai 9 agences, mais ce sont des agences immobilières Laforet ! D’ailleurs le mois prochain il y aura un article dans « Le Point » à propos de moi, mais pour l’activité immobilière.

LYLE : Et vous employez encore beaucoup de personnes ?

Non, ici à Euro-Finatel on est 10. Et dans les agences immobilières, on emploie une trentaine de personnes.

10. M. TEL et le jeu vidéo

LYLE : Et le jeu vidéo au début, vous étiez intéressé ? Vous sentiez que ça allait marcher ?

C’était là et je me suis jeté dedans. Ça aurait pu être autre chose. Je n’ai pas de mérite d’avoir développé le jeu vidéo, j’ai vu qu’il y avait de la demande et voilà. On a collé au marché, on a suivi les commandes…

SEB : Vous avez été joueur ? De jeux vidéo, de flippers, de billards ?

Pas le temps ! Je fabriquais tout le temps. Même les flippers que j’ai réalisés, je n’ai pas joué dessus ! Le marketing ça me plaît, l’industrie ça me plaît, le challenge ça me plaît… Jouer c’est moins… Enfin bon, j’ai joué à Space Invaders, à Pacman, Miss Pacman… mais je n’ai jamais été un joueur !
Je n’avais plus le temps de jouer.

11. Conclusion

Il est 20H30. L’interview qui ne devait prendre à priori qu’une petite heure a duré plus de deux heures trente – et encore, nous nous sommes fait violence pour partir et laisser M. TEL rentrer chez lui… Personnellement j’aurais pu continuer à l’écouter parler pendant des heures.

Avant de partir, M. TEL nous convie à le suivre dans le grand hangar du rez-de-chaussée, où se trouvent des objets hétéroclites liés pour la plupart à son activité actuelle. Mais voilà qu’il se dirige vers un côté du bâtiment où se trouvent de vieux jeux d’arcade, et surtout un flipper Apocalypse (un de flippers créés par JEUTEL, dont avait parlé M. TEL quelques instants plus tôt)… De vieux souvenirs de cette époque désormais révolue. Je prends quelques photos.

 

 

 

Enfin, M. TEL nous raccompagne. Il nous serre la main avec un sourire, nous lui renouvelons notre plaisir d’avoir pu le rencontrer et l’écouter. Sebinjapan, Lyle et moi nous retrouvons dehors, il fait nuit, il fait froid. Nos impressions sont unanimes : c’était fantastique ! Nous discutons quelques minutes en grelottant, pendant lesquelles M. TEL s’en va et nous fait un signe de la main depuis sa voiture. Puis c’est le retour, chacun rentre chez lui, heureux et honoré d’avoir été convié à cette soirée, d’avoir eu le privilège d’entendre l’histoire de JEUTEL de la bouche même de son fondateur.

 

 

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La JR’s Mobile

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20/10/2011

 

Il y a quelques semaines de cela je vous parlais d’ une surprise énooooorme pour les futurs Road Trips

et bien voila ..

je vous présente notre nouveau compagnon de Road Trips.

 

 

 

La JR’s MOBILE

 

 

 

 

Volée dans un camp de Roumains, équipée d’un moteur qui fait VROOUUM

la JR’s Mobile vous permettra, Madame, de transporter jusqu’à 2,75 Jeutel à la fois

ou 3,8 Naomi !!

équipée de 4 pneus et d’un klaxon qui fait Poueeett

c’est en guerrier de la route que vous allez effectuer pillages et autres rapines

chez les exploitants de la région !!!

Dotée de 2 places c’est l’excuse imparable pour ne pas enmener les pique-assiettes qui vous entourent !!!

Roule à l’essence et au pastis  !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

800 KG de charge utile et au moins 600 d’inutile sûrement !!!

 

 

 

C’est donc 27580 pcb que vous pouvez transporter et pas loin de 17859 slot MVS !!!

rendez-vous compte, l’équivalent de 22 785 589 carambars et autres malabars !!!

Oui je sais c’est n’importe quoi mais vous n’êtes pas obligé de lire et de croire toutes les oneries que je vous sers !!!

 

 

 

 

 

Vos BBQ vont l’adorer !!!

 

 

Si tout se déroule bien vous allez pouvoir la voir à l’oeuvre dans les mois à venir

et si vous nous croisez sur la route ne nous jetez pas de pierres

« Non nous ne sommes pas des vilains roumains voleurs de poules

mais l’équipe du JR’s en Mission pour la sauvegarde du Rétropatrimoine!!!! »

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Musée du flipper de crakovie

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Juillet 2018

Une fois n’est pas coutume, c’est en Pologne que je vous entraine.

Et à Cracovie plus particulièrement où se trouve:

 

Le Musée du flipper

 

 

 

 

 

Une SPACE ACE !

Elle a vraiment reçu… c’est toujours pareil quand elles restent trop longtemps en exploitation…

Ce n’est plus que l’ombre d’elle même, un Punisher tourne en lieu et place du laserdisc originel,

ça serais top de la récupérer et de lui redonner vie.

Malgré ma demande au patron de lieux, il ne voudra pas s’en séparer… dommage, j’aurais bien essayé de la sauver.

 

A ce moment là je ne le sais pas encore…

Mais l’histoire ne s’arrêtera pas là…

A SUIVRE

 

 

   

 

 

 

 

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Vente aux Enchères

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Today je m’en vais vous conter une bien belle histoire,

Calez vous au coin du feu, c’est parti.

 

 

 

Il y a quelques semaines de cela un des mes nombreux informateur me passe un coup de fil.

 

 

 

 

 

Il m’apprend qu’une vente au enchère va avoir lieu sous 48 heures non loin du JR’s

pour tout dire à 17 km c’est vraiment tout prés.

 

 

 

je me rend sur internet et découvre un article concernant le fin mot de l’histoire.

L’histoire est assez étonnante, je vous renvoie à l’excellent article du site

 

 

 

 

http://delessencedansmesveines.com

 

 

Sorties de grange : La Gombe, le vioc aux 1000 épaves !

 

 

 

 

 

Bon carrément la photo de titre ne fait pas rêver c’est sur.

Mais tous les chasseurs d’épaves ont déjà du entendre parler de la Gombe. Un vieil ahuri habitant dans le Var qui stocke chez lui des tas de rouille d’un rareté incroyable.

Et bien pour ceux qui ne le savent pas ce bon vieux Gégé nous a quitté (Paix à son âme).

Et pour ceux qui ne le connaissent pas, faisons nous payer un petit rosé avant qu’il ne sorte son fusil !

 

 

 

 

 

Gerard Gombert, dit La Gombe, c’est le genre de gazier qu’on peut trouver dans tous les villages. Le mec ressemble à un vieux fou, il sent le vieux fou, il à la réputation de vieux fou mais au final il se trouve être juste un vieux chnok un peu spécial mais pas méchant pour deux sous et plutôt attachant… Et un peu vieux fou quand même !

 

 

 

 

 

Cet ex-pilote de moto avait baptisé sa maison « L’hacienda ». Il y a entassé des dizaines de caisses alors qu’il tenait un garage avec son vieux à Juan-Les-Pins.

Alors je sais pas vous mais moi hacienda ça me fait plus penser à une baraque de trafiquant de drogue international avec piscine, pétasses et garde armés d’AK47.

Sa piscine c’était son champ. Ses pétasses étaient ses épaves et ses gardes du corps son âne Ponpon, ses chiens et ses chats. Mais après moult vérifications on n’a pas retrouvé d’AK 47.

 

 

 

 

Si la Gombe n’a jamais été contre le fait de faire visiter son musée de la rouille contre une petite bouteille de rosé, en revanche si vous essayiez de lui faire à l’envers

en tentant de lui acheter un truc vous pouviez gagner une invitation à vous faire mettre, et vous faire dégager de l’endroit à coup de pompe dans le derche !

 

 

 

Parce que là où justement cela devient intéressant (ou pas), c’est que le gars n’a jamais voulu vendre ne serait-ce que le plus petit écrou de sa collection.

Et quelle collection ! Dans le désordre, des dizaines d’Alpine A106, A108, A110, une douzaine de 504 coupé Pininfarina, Lotus 30, Lotus Elite, Lotus Esprit, Alfa Montreal, Mini Cooper,

AC Cobra, R8 et R12 Gord’, plusieurs Citroën DS, Merco Stricht Acht Coupé

Et le clou de la visite reste sans conteste le moteur de Lamborghini Miura dans un état proche du neuf (avec poussière intégrée !).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis le décès du vieux gégé début Avril 2016 et malgré mes recherches, aucun moyen de savoir ce que sont devenues ces épaves. J’imagine que le défilé de vautours et de charognards n’à pas du cesser avec sa mort et au contraire à du croître à une vitesse exponentielle. Souhaitons que les ayants droits aient pris le temps d’accorder à ces autos le traitement qu’elles méritent…

©Mathias Paulokat & signatures eventuelles

 

L’histoire est assez étonnante convenez en, mais pourquoi je vous parle de vieille voiture sur le site du  JR’s ? quel rapport ?

Aurais je décidé brutalement de virer ma cuti et de me mettre au tuning version jacky Touch ?

l’appel de la diode et du couvre volant en moquette et d’aileron démesuré me serais t’il monté à la tête ?

 

et bien NON !! je vous rassure

même si une petite MG verte bouteille ne serais pas pour me déplaire ou à la rigeur une triumph

mais NON

dans cet immense bric a brac se trouve un flipper  !!!

 

 

 

 

 

C’est mon contact qui me l’indique.

ni une ni deux je me rend sur les sites concernés

 

 

 

 

Le site d’enchère a mis son catalogue en ligne

 

 

 

 

un Mata Hari de chez Bally

 

ce modèle sorti en 2 version dont une version electroméchanique très rare

dans ce cas c’est le modèle commun.

une jolie pièce, qui n’est pas spécialement dans ma wishlist mais qui vaut quand même que l’on regarde de plus prêt.

avant toute chose une repérage.

j’envoie sur site deux de mes correspondant pour me faire un état des lieu et du flip.

la vente est dans 48 Heures

 

 

ÂME SENSIBLES.. S’ABSTENIR

 

 

 

 

 

WELCOME TO BORDEL LAND

 

 

 

 

 

 

 

 

Les gars ont du tracer des allées au tractopelle pour passer !!!!

 

 

 

 

KINENVEU du bordel ….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Regardez là bien on en reparle à la fin….

 

 

 

 

 

 

Et dans une cahute au fond du parc…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le MATA HARI qui attend bien sagement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Poussiéreux et fatigué par le temps et des conditions de stockage pas top

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il nous faut faire une bonne centaine de mètres pour trouver le fronton qui est dissocié de la caisse !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le fronton !!!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La back glass est pas mal par contre interdiction de toucher ou d’ouvrir pour s’assurer de la présence des cartes électroniques !!

on achète à l’aveugle !!!

rude de chez rude, c’est la surprise !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A quelques distance de là quelques juke box n’en finissent plus de mourir…

 

 

 

 

 

 

 

 

Ils ont eu moins de chance, la pluie les a bien amochés…

 

 

 

 

 

 

De retour à la base mes informateurs me font un compte rendu en règle.

il faut donc prendre une décision, sachant que je ne peut pas être dispo pour la vente, je décide au vue des photos de tenter le coup.

Je me dis que la plupart des enchérisseur viendront pour les épaves de voitures et de moto et que le flip risque de passer inaperçu

ça se tente et après réflexion je décide de mandater mes informateurs pour une enchère de 200€ maximum

 

sachant qu’il y a 25 % de frais de commissions pour le commissaire priseur, cela ferais un Mata Hari pour 250 € TTC

cela me semble correct surtout que la présence de la partie électronique est hypothétique et un flipper vide ou cannibalisé aurait beaucoup moins de valeur.

 

 

Le lendemain c’est le jour J

 

 

La vente a lieu à 10H00.

 

 

 

 

 

 

08H00 du matin c’est déjà la cohue.

 

 

 

 

 

Il arrive du monde de toute part !!!

 

 

 

 

 

 

 

Mes Agents ont eu le nez creux et se sont rendu très tôt sur place,

ils feront parti des happy Few a avoir le privilège de pouvoir rentrer dans la salle

et de  s’asseoir !!!!

 

 

 

 

 

 

 

L’ambiance est à son comble, le Flipper est le lot 27 ça va arriver très très vite.

 

 

 

 

 

 

 

C’est la cohue, le commissaire enchaine avec les premiers lot, des affiches, plaques émaillées et c’est au tour du Mata Hari

 

 

 

 

 

 

Je suis au téléphone pour suivre en direct et placer mes ordres, l’enchère bat son plein les prix fusent

PIF PAF POUF les prix s’envolent pas même le temps de placer une enchère que c’est plié.

 

 

 

 

 

 

 

Mes Agents quittent la salle a moitié sonné de la frénésie ambiante il était dis qu’il ne serait pas pour moi…

438€ est le prix auquel il est parti via une enchère téléphonique.

Une somme pas particulièrement folle si les cartes sont présentent…

il manque les pieds et il a pris l’eau… du travail de restauration en perspective.

si il avait été dans mon top 5 j’aurais monté mon offre bien plus haut, là c’est sans remord que je le laisse trouver un nouveau proprio.

Espérons que ce soit un passionné qui lui rende sa grandeur d’antan.

Le compte rendu dans la presse locale est explicite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’alpine dont je vous parlais plus haut

est partie à 872 800 euros frais de commission compris !!!!

 

 

 

 

 

C’est LA GOMBE qui d’ en haut avec POMPOM a du bien se marrer.

 

 

 

 

Publié le 26/11/2016.

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One crédit

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ONE CREDITER

 

« Ghost c’est dla bal jtle oncrédite easy j’ défonce porc  style et jbreak le loop »

 

Là je crois que j’ ai perdu pas mal de monde…

Qu’est qu’il raconte ?

 

Le monsieur te raconte qu’il a fini le jeu d’arcade dont le titre est Ghost & Goblins et cela avec un seul crédit et qu’il est de notoriété publique qu’il joue à un niveau d’excellence qui impose le respect, sans omettre qu’une fois finis le jeu il arrive a le terminer à nouveau toujours avec le même crédit !

 

Ok ok encore une bonne grosse discussion de geek, une fois n’est pas coutume …

La question que nous nous posons ce jour n’est pas si anodine que cela …

Vous le savez, les records sont faits pour être battu !

on ne cesse de vous le répéter au JR’s

Peu de jeux ont un nombre de points « fini » à l’exception de certains vieux jeux, il y a toujours moyen de passer au dessus du score. c’est comme une montagne,on commence à la gravir sans savoir ou cela nous mène et si l’on atteindra le sommet.

Parfois on s’en approche mais jamais on y arrive.

Parfois on n’ose même pas y aller en se disant que c’est trop haut.

Parfois on y arrive et on croit tenir le monde mais la réalité nous rattrape et un gars sorti de nulle part nous cloue sur place et pulvérise notre record…

Mais là ce n’est pas à proprement parler de record dans le sens littéraire du mot ,mais plutôt dans le sens de performance:

 

 

Je suis atterré d’un fil de discussion sur un forum dédié à l’Arcade ou bon nombre de membres répondaient à la question suivante:

« Combien de jeux d’arcade finissez vous en un crédit« 

Le résultat de ce sondage étais sans appels , des « passionnées  » qui à plus de 45% ne finissent aucun jeux !!!

et 20% n’en finissent qu’1 !!!

j’ai du mal à comprendre

c’est quoi ce bordel ?

 

J’ avoue être complètement déboussolé et j’ai du mal a trouver mes mots afin de ne pas froisser le sensibilités

ni stigmatiser les minorités mais là … j’ai pas de qualificatif

Est ce un forum de collectionneurs ? et non de joueur ?

Sont  ils trop jeunes pour avoir connu l’arcade en salle et saisis la substance de l’arcade « Pay for Play »

Sans vouloir rentrer dans la théorie exprimé dans l’article « arcade culture »

j’avoue avoir été assez choqué de ces réponses et me suis demandé ce que ces gars faisaient là …

 

 

Je ne me considère pas comme un excellent joueur, loin de là.

 

 

Je connais beaucoup de gamer bien plus doué que moi et pourtant je fini actuellement une bonne

15° de jeux en 1 crédit…

Je ne me considère vraiment pas comme un  joueur doué,

certains sont bien meilleur de moi et je suis à mon sens dans la moyenne.

J’ai toujours aimé finir mes jeux, sur console le principe est simple il faut aller au bout peu importe le nombre de continue

Par contre en arcade j’aime le savourer et ne jouer qu’un crédit pour voir ou j’arrive

1 crédit tous les 2 jours soit 5/10 minutes par game soit une petite heure par semaine pas vraiment chronophage comme activité contrairement aux consoleux et autres joueurs de online …

bon c’est pas une science exacte et immuable, prenez un gros Manic Shooter ou il neige à l’écran tellement il y a de projectile et là je veux bien comprendre que l’on push de temps en temps sur le continue

mais la moindre des choses est d’essayer de s’améliorer .

 

C’est sur que si au bout de 40/50 tentatives vous n’arrivez pas a passer le 1° stage alors laissez tomber ce jeu

de toute façon :

 

 

1) vous n’aimez pas vraiment ce jeu

2) vous êtes trop mauvais,passez donc + de temps sur les forum d’arcade

c’est de toute façon ce que vous êtes capable de faire de mieux espèce de Geek frustré !!

 

 

Je reste toujours dubitatif vis à vis du résultat de ce sondage …

loin de moi l’idée d’être sectaire et de prôner une vérité dont tout le monde se tamponne

mais c’est quoi l’intérêt de se faire chier (parce que c’est pas toujours facile)

d’avoir de l’arcade à la maison si ce n’est pour pas s’en servir ?

ne pas finir un jeu c’est comme avoir un fusil chargé et aller en forêt sans tirer un coup,avoir une Porsche dans le garage et pas aller faire des tours de circuit,

avoir des ski et ne pas aller en station  ….

 

Ça sert à quoi ?

 

 

Pour moi un jeu raconte une histoire et si l’histoire me plait je veux la voir jusqu’au bout afin d’en connaître la fin

que ce soit en one crédit ou en usant de continue ou en mode freeplay quand la curiosité l’emporte …

certains jeux sont super super dur et je concède que d’espérer voir la fin d’un jeux tel que Blazing Star en mode hard relève du challenge d’une vie.

Mais plus de la moitié des jeux sont faisable …

 

 

Peut être as t’on été mal éduqué au JR’s ou la difficulté des jeux était réglé 9/10 en mode Hard voir « GOD MODE »

(pas le créateur de l’univers,plutôt le sextoy et son sachet de gravier à la moutarde )

La plupart des jeux ont les modes suivants.

 

Easy

Normal

Hard

et parfois

Super Hard

 

 

C’est sur que quand on est habitué au Hard /Super Hard et que l’on passe au Normal, on a l’impression de tout défoncer et le plaisir est là !!!

 

 

 

ce fut donc une bonne école de jouer Hard car ça nous a permis a ne pas nous ramollir à ne rien lâcher, a essorer chaque crédit à jouer chaque gettonnes comme si c’était le dernier!!!

Et vous :

« Combien de jeux d’arcade finissez vous en un crédit« ?

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Nostalgie

  |  

22/02/2012

 

NOSTALGIE

Je viens de trouver sur le net et plus précisément sur le site GOD IS A GEEK

(tout un programme) un article qui a retenu toute mon attention :

 

Arcade Impact – A Lament to Years Gone By…

Je me suis empressé d’ en faire une traduction :

 

L’IMPACT DE L’ARCADE    LA NOSTALGIE DES ANNÉES PERDUES

 

 

Imaginez la scène, nous sommes en 1992 et je me fraye un chemin à travers une foule d’inconnus pour trouver un bon endroit pour voir le spectacle. Washington, notre Champion, local de Street Fighter II a été défié par un joueur d’un autre quartier .

Ils ont tous deux inséré leurs pièces dans la borne et choisis leurs combattants. Washington prend son traditionnel, Ryu, tandis que son chalengeur choisis Blanka.

« Round 1, Fight! » retentit de la borne d’arcade et ils sont tous les deux à fond.

 

 

 

Les cliquetis secs et nerveux des joysticks et des boutons sont accentués par les « OH« , les « AH« , et halètements des spectateurs dans la foule. Washington sort victorieux du premier round et les acclamations retentissent comme s’il venait de marquer un but dans une finale de coupe du Monde !. Le bruit s’apaise lorsque retentit  «Round 2, Fight! » une fois de plus tout le monde est concentré.

Ce round est un peu plus serré, mais le chalengeur n’a pas le niveau de  Washington qui gagne et la foule est en liesse.

Tout le monde se tape dans les mains voir s’étreint.

Les gens discutent de la stratégie employée par les joueurs  comme s’il s’agissait d’un match de boxe.

Immédiatement après, Washington renonce à sa partie parce que L’IA (intelligence artificielle du jeu) n’a pas le niveau.

Les gens se précipitent sur le jeu et commencent à jouer les uns après les autres, chacun essayant d’imiter ce qu’ils viennent de voir.

Aucun d’entre nous ici sommes de véritables amis, mais nous partageons tous une passion réciproque.

 

Nous faisons partie de La communauté du jeu d’Arcade.

 

Malheureusement, ce n’est plus le cas aujourd’hui.

L’arcade est morte et la culture qu’elle véhiculait n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était autrefois.

Parfois, les gens rient quand je dis que c’était une culture, mais c’est exactement ce que c’était.

Les gens avaient des rituels qu’ils suivaient.

Chaque samedi matin, un groupe d’amis et moi-même nous nous réunissions et nous nous  rendions au supermarché.

Nous nous tenions derrière les caissières pour emballer les courses des clients qui nous donnaient des pourboires.

Heureusement à cette époque, la plupart des clients donnaient des pièces de 5 Frf. Après environ 2 heures de travail, nous mettions en commun notre argent et allions à la salle d’Arcade locale appelée Playland.

 

Comme nous étions 4  on se ruait sur des jeux comme « Tortues Ninja » et on jouait jusqu’à faire la fin

(TNTT est un des jeux qui se joue à 4 joueurs)

La semaine suivante, c’était Captain America et les Avengeurs, et ensuite Les Simpsons et  puis la série des X-Men.

 

La chose la plus étonnante au sujet de ces expériences c’est que ce n’était pas les jeux, mais plutôt l’esprit de camaraderie que nous partagions.

S’ensuivaient des conversations concernant qui prendrait quel perso la prochaine fois, et qui prendrait en premier les « capsule d’énergie »  si l’un de nous se trouvait mal-en-point durant le jeu …

 

Quiconque a déjà joué à l’un de ces jeux en multi-playeur sait que la communication est vitale et vous permet de progresser, d’éviter de claquer trop d’argent et, finalement, éviter les disputes.

 

AH LES BIENFAITS DE LA DISCUSSION.

 

Ces moments là me manquent, malheureusement les bornes d’arcade ont disparu à cause des progrès réalisés par les consoles de salon.

Il y avait un temps où les jeux d’arcade étaient de loin supérieurs au niveau du gameplay et des graphismes, à l’exception de la Neo Geo, dont les jeux d’arcade et ceux des consoles  tournaient sur le même matériel.

Malgré ça, je ne connaissais personne qui pouvait se permettre de claquer 6000 Frf dans une  Neo Geo et jusqu’à 2000 Frf  pour une cartouche de jeu.

 

 

 

 

Sinon il y avait des jeux comme FINAL FIGHT ou DOUBLE DRAGON qui à l’époque étaient incroyables.

Bien sûr il y avait leur conversion sur NES, mais qui étaient tellement en dessous de l’original …

Même l’adaptation de la série des STREET FIGHTER sous console 16 Bits étaient très proche de l’Arcade, rétrospectivement CAPCOM a fait un excellent travail de portage avec la technologie dont ils disposaient à l’époque.

 

Pendant un certain temps, il n’y avait vraiment pas de grosse menace, même avec l’introduction de la PlayStation de Sony à la fin 94/95.

 

La Playstation fut un énorme pas en avant par rapport à l’époque 16 bits car elle étais en mesure de mieux traduire l’expérience de l’arcade.

Je dois admettre que l’émulation de la série STREET FIGHTER était vraiment bonheur, mais il y avait encore une communauté Arcadienne florissante.

Les gens voulaient profiter des lieux de rencontre. Il y avait des salles d’Arcade avec des aires de restauration, conçu pour des fêtes d’anniversaire, qui proposaient même des réductions pour les groupes et les enfants.

Mon frère aîné m’avait amené avec un groupe de ses amis chez Nathan un restaurant populaire dans le New Jersey.

Il y avait une salle d’ Arcade énorme avec plus de 70 Bornes. Entre manger et jouer  on a passé plus de 5 heures à se battre pour réaliser les scores les plus élevés, en y fléchissant on luttait contre les crampes à force de jouer, mais on passait un bon moment. Rien ne remplace un vrai voyage pour aller tâter de la borne d’Arcade .

 

Comme les consoles de salon ont commencé à devenir plus en plus sophistiquées, quelque chose d’inouï a commencé à arriver. La  stratégie marketing de l’industrie du jeu a changé.

Ils ont décidé d’imiter l’expérience Arcade, ils ont tenté de surpasser les salles d’ arcades en les récréant à la maison.

Le premier coup dont, je me souviens, c’est Soul Calibur pour Dreamcast.

J’ai vu les annonces de SEGA se vantant  que les jeux étais plus beaux et plus jouables qu’en salle  d’Arcade.

 

À l’époque je n’y ai pas prêté vraiment  attention pensant que ça ne pouvait pas être possible.

 

Le jour du Jugement Dernier arriva le 9/9/99, J’étais au collège à l’époque, un de mes amis avait pré commandé une Dreamcast chez Walmart, il s’est  réveillé très tôt pour aller la récupérer.

Il a également acheté deux jeux, NFL 2K et Soul Calibur.

 

Cette nuit-là je me suis rendu chez lui  pour me foutre de lui et me moquer qu’il ait succombé au chant des sirènes de la publicité.

Je suis entré dans sa chambre et là il y avait environ 12 personnes à l’intérieur.

C’était une vraie lutte pour se frayer un chemin comme à travers la salle d’arcade à l’apogée de l’ère Street Fighter.

Seulement, quand je suis finalement arrivé prés de la TV pour jeter  un coup d’œil à ce jeu …

Je suis resté muet. Non seulement il était de meilleure qualité que la version  arcade, mais l’animation était meilleure, et le son était encore mieux …

TOUT ÉTAIT MIEUX ! Je ne pouvais pas y croire. J’étais vraiment perturbé, je ne savais plus quoi penser …

 

 

 

 

 

 

Je savais que c’était le début de la fin de mes bornes d’Arcade adorées.

Je n’ai pas pus m’empêcher d’acheter une Dreamcast dans les mois qui suivirent, en utilisant une carte de crédit que je rembourse encore aujourd’hui.

Sur, Dreamcast les versions de Marvel Vs. Capcom et Capcom Vs.. SNK étaient elles aussi très réussis.

Dans les années suivantes, les grands de l’industrie sortirent l’artillerie lourde , Microsoft en rejoignant la partie, sortira une pléiade de titres d’une très très  grande qualité,bien supérieure à ce qui étais disponible en Arcade.

Les mentalités changent l’ère  du :

«pourquoi vouloir  quitter votre maison et dépenser de l’argent pour jouer à des jeux de moins bonne qualité que ceux que vous avez à la maison? »

Règne en maître.

 

Personnellement, j’aurais aimé que ça n’arrive pas mais cette façon de penser a touché les salles d’Arcade de plein fouet là ou ça fait mal : le portefeuille.

A partir de ce moment-là, les bornes d’Arcade ne sont plus rentables sur le long terme, leur transport se met à coûter bien plus cher que ce qu’elles rapportent !

et  finalement elles disparaissaient.

Les joueurs ont été captivés par les consoles de salon en raison de leur avancé technologique  rapide.

 

Retour  en 2012, j’ai maintenant 31 ans et les salles d’Arcade telles que je les connaissais ici à New York n’existent plus.

Les bornes d’Arcade ne se trouvent plus dans les laveries automatiques ou les épiceries. Vous pouvez en trouver dans les salles de cinéma, mais ils s’agit plus plus de gadget publicitaire au service de nouveaux films comme

Fast and the Furious ou l’un des nombreux jeux  de gun .

Je  reste en contact avec mes amis gamer de mon enfance grâce aux  jeux en ligne.

Récemment nous nous sommes tous réunis et l’on a créé un salon de discussion dans Super Street Fighter IV et nous avons évoqué le bon vieux temps.

 

 

 

 

 

 

Nous avons parlé de notre passion pour les vieux jeux et le fait que nos enfants n’auront pas les mêmes expériences.

Nous avons fait quelques parties et les vieilles habitudes ne meurent jamais, je prends toujours  Ryu et mes amis choisissent toujours les mêmes perso qu’il y a  20 ans.

Nous avons ensuite tous décidé de se faire un revival sur  Tortue Ninja (Teenage Mutant Ninja Turtles) le jeu d’arcade.

Nous avons choisi nos perso comme dans le temps et la nuit s’est égrené avec un groupe de trentenaire qui crient et se battent pour collecter les pizzas et les capsules d’énergie.

C’était fun, mais pour moi, les jeux en ligne ne remplaceront jamais le sentiment d’être dans une salle d’arcade avec mes bornes préférées.

Être capable d’interagir physiquement avec les autres joueurs – mes amis – ne peuvent pas être émulé avec juste un casque et un micro.

Je ne dénigre pas les jeux en ligne, Je suis même fan, cela maintient la compétition et renforce la camaraderie , mais il n’y a rien de tel que de prendre une journée pour aller se détendre dans une salle d’ arcade.

Les jeunes ne peuvent pas comprendre. Ça doit même pas les attirer, de devoir , quitter sa maison pour se frayer un chemin à travers la foule pour jouer aux jeux que vous aimez, mais croyez-moi, ça en vaut vraiment la peine.

Les salles d’ Arcade on produit de nombreuses histoires pour moi et même pour tous ceux qui y allaient.

C’est une honte que ces temps soient révolus.

 

 

 

 

 

J’ai été vraiment « touché par cet article, écrit par un gars à plus de 6000 Km de chez moi

Malgré la distance, il a su transcrire exactement ce que je ressens.

 

C’est drôle de se dire que le gars a vécu avec ses amis la même expérience que moi

Les similitudes sont tellement flagrantes que j’ai l’impression de lire un message de mon jumeau maléfique

(À moins que ce soit moi le jumeau maléfique)

 

Comme quoi la « Culture Arcade » existait vraiment

Cela m’emmène à une réflexion concernant les bornes d’Arcade, « faire de l’Arcade » ce n’est pas posséder une borne, ni entasser des jeux dans des boîtes en carton,

 c’est faire partager sa passion aux anciens joueurs et aux plus jeunes.

 

Quand j’ouvre ma cave et ses 12M2  Le JR’s à un groupe de joueur et qu’ils pénètrent pour la premiére fois dans l’antre , la lumière éteinte, juste les néon de couleur et les marquée des borne enveloppent d’une douce lumière les joueurs dont les yeux mettent quelques minutes à s’habituer

Les bruitages des jeux volume poussé plutôt fort créent une ambiance unique

 

 

 

 

 

 

C’est une véritable Machine a Remonter le Temps qui se met en marche et les étoiles dans les yeux des joueurs.

lorsqu’ils remontent à la surface quelques heures plus tard, cela me conforte dans cette idée folle de maintenir ces machines en état de marche comme un gardien du temple.

Qu’ils aient connu l’age d’or ou que ce soit des kids qui n’aient connu que les consoles, tous ont la sensation d’avoir vécu une expérience unique et complètement différente.

 

Romain, un membre d’un forum d’arcade m’a dis quelque chose de très juste et de très beau :

 

 

 La nostalgie c’est comme le mercurochrome, ça picote un peu, mais ça fait du bien!

 

 

 

GAME IS NOT OVER

 

 

 

 

 

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Une Question de Point de Vue

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Une question de point de vue

27/07/2010

 

Tout est une question de point de vue..

Une fois qu’on a dis ça on a tout dis…

ou rien ,c’est une évidence,une banalité, le point de vue de l’un diffère de l’autre c’est bien connue,cela implique des notions de culture, de rapport à l’autre, de connaissance de religion.

 

Aujourd’hui je suis tombé sur la photocopie du manuel de STRIDER, ce document inconnu du public à l’époque de sa commercialisation était fournis aux exploitants de salle de jeux,

avec le Marquee, les autocollants des side et bien sur l carte jeux (le PCB).

 

Outre les instructions techniques relatives au bon fonctionnement du jeux, de la résolution préconisé de l’écran et autre réglage purement technique, il y a une autre partie sur laquelle j ‘aimerais plus particulièrement me pencher.

 

Je vous met à disposition quelques copies de ces pages et je les ais même traduites ; elles sont édifiantes…

 

 

Procédure d’installation.Pensez y :

 

Votre produit final sera un nouveau jeu.

 

Vous avez pris une sage décision en transformant un vieux jeu qui n’est plus vraiment rentable en un nouveau jeu.

C’est de loin la meilleure solution pour récupérer votre retour sur investissement.

 

Tout ce dont vous avez besoin c’est une borne avec une alimentation et un écran.Oh oui il vas falloir un peu d’huile de coude.et voila ! nous fournissons le reste.Le résultat final est .. un nouveau jeu à petit prix !!!

 

Note : N’hésitez pas a passer un peu de temps sur l’aspect esthétique de votre borne (Marquee,joystick et déco).

Avec un peu de peinture,de mastic à bois et de nouvelles ampoules vous augmenterez les profits généré par n’importe quel jeux… et encore plus si vous utilisez un nouveau jeux.

 

un nouveau jeu doit autant se voir à l’intérieur qu’à l’extérieur.Un peu de scotch autour de votre peigne jamma, et des fils qui traînent et un bon coup d’aspirateur permettra de réduire les risques de bugs.

Rappelez vous :Vous construisez un nouveau jeu

Si vous avez la moindre question ou si vous désirez un conseil sur la transformation de n’importe lequel de vos nouveau jeu, n’hésitez pas et contactez un des membre de notre équipe technique.

 

WOW !!

Rentabilité, Retour sur Investissement,

Augmentation des profits générés !!!

 

Je crois pas que nous ayons le même vocabulaire.. l’arcade comporte pour moi des notions de Plaisir,de musique,de gameplay, d’images et de beauté du jeu de lien social,de rencontre d’amitié de détente et de bonne humeur et d’émerveillement.

Il semblerais que nous n’ayons pas les mêmes valeurs …

Encore ce sacré point de vue ….

Mais le constat ne s’arrête pas là …

 

 

Là c’est hallucinant je vous préviens à la lecture de ce petit paragraphe vous ne verrez plus jamais les jeux vidéo comme avant

 

ATTENTION ÂMES SENSIBLES S’ABSTENIR :

 

Réglage de la difficulté du jeu.

 

STRIDER contiens 16 niveaux de difficultés. 1 Le plus facile et 16 le plus difficile. 8 niveaux de difficulté externe sont ajustable, et  sont gérés automatiquement.

Par exemple :le mode très facile externe commence au niveau 3, si le joueur n’a toujours pas perdu au bout de 1 minute 30 le niveau de  difficulté interne passera au niveau 4

et grimperas d’un niveau toutes les 10 secondes.

Si le joueur perd avant 1minute30 le niveau redescend automatiquement au niveau 2 (au lieu du 3) et augmentera au bout d’ 1 minute 30 s d’un niveau

et toutes les 10 secondes augmentera à nouveau d’ un niveau !!!!!!

 

 

HALLUCINANT !!!!!!

 

Vous venez de découvrir un des secrets de STRIDER et de sa popularité.

Et pour finir et mettre la cerise sur le gâteau :

 

Accrochez vous

 

 

 

 

OPTIMISEZ VOS PROFITS:

 

Nos recherches montrent que 2 minutes 30 de jeu permettent de contenter les joueurs

et de faire rentrer un max de Thune !!!

 

Si les jeux tournent moins que 2 minutes 30 ils n’atteindront pas leur seuil de rentabilité. vous voudrez changer votre jeu de place pour l’optimiser,

le truc c »est tout simplement d’adapter les dip switches (référez vous au manuel) c’est très simple.

 

 

J’ai la nausée,comment concilier deux mondes que presque tout opposent,d’un coté les joueurs et d’un autre les exploitants

Le décalage avec la manière dont nous percevons l’arcade de notre côté.

Cela en dit long sur la fracture mentale qu’il y a (et qu’il y a toujours eu) entre les joueurs et les exploitants, entre les rêveurs et les commerciaux.

 

 

Il ne faut toutefois pas non plus oublier que l’arcade c’est du business.

Sans personnes pour exploiter, gérer et RÉPARER ces machines, il n’y aurait tout simplement pas de jeux d’arcade et pas eu de JR’s.

 

 

Alors tout ne serais qu’une question de point de vue.

Oui, les exploitants n’ont pas du tout la même approche que nous.

 

Lorsque tu me parle de Dragon’s Lair j’ai des étoiles dans les yeux et le souvenir de la première fois où j’y ai joué.

Si tu me dis Street Fighter je revois sa borne imposante et des gars taper comme des sourds sur les vérins a se faire péter les poignets.

Eux ont des $$$€€€ devant les yeux en se rappelant de leur vacances aux Caraïbes payé grâce aux gains de cette «  » »MACHINE » » comme ils disent…

 

Oui l’arcade est mort !!

 

Celle de notre enfance dans ces salles enfumées ou on se pressait de dépenser avidement notre maigre argent de poche.

Celle où l’on se retrouvais le mercredi après midi pour retrouver les potes.

Celle ou d’un air de pas y toucher on acceptait un défi à Street Fighter en espérant latter le gars qui nous avais défié même si c’était un grand

car il avais au moins 2 ans de plus que nous !

 

Oui je suis nostalgique de cette époque et de ces lieux

 

Mais …
Sans les exploitants ou trouverions nous ces reliques que nous convoitons tant ?
Nos chasses au trésor n’ont de sens que du fait qu’il reste encore des exploitants.

Et NON l’arcade à la maison ne peut se contenter de se transformer en vulgaire console de salon!!

 

Je continue a utiliser mes monnayeur en franc ou en gettonnes et régulièrement j’invite des nostalgiques de cette époque à venir jouer à nos soirées back to 80’s

durant lesquelles mes vieilles bornes ronflent, les crédit pleuvent et l’espace d’une soirée nous avons tous à nouveau 12 ans et nous jouons jusqu’au bout de la nuit.

 

Et je peux vous assurer que si je n’emmerde a traverser la France entière pour collecter, câbler, poncer,rénover et réparer ces foutus bécanes

c’est juste pour entrevoir des sourire béat sur les visages des personnes, qui en partant du JR’s me disent avec des lumières dans les yeux…

 

« Merci faut qu’on remette ça« .

 

Mais ce n’est qu’ une question de point de vue…

 

 

 

 

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Arcade Culture

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Arcade Culture

Alex Kierkegaard
Est plus connu sous certains forums sous le pseudo « icycalm » Il a probablement joué à plus de jeux vidéo dans sa vie que le commun des mortels.
Le gars connaît son affaire et rédige souvent des articles sur les jeux vidéo mais le bougre a un sale caractère et a tendance à insulter régulièrement ses interlocuteurs au point de se faire bannir régulièrement de la plupart des forums.

Je ne m’étendrais pas sur les propos qu’il a pu tenir (homo phobie et racisme) car je ne connais pas le bonhomme ni le conteste dans lequel ses propos ont été tenus.

 

Le Jrs ne cautionne naturellement pas ce type de propos.

Cela dit je me propose de vous fournir une traduction que j’ai réalisé d’un article de Alex Kierkegaard intitulé : ARCADE CULTURE

Les points de vue qu’il exprime sont intéressants et cet essai/article n’est pas à prendre au 1° degré mais fera sûrement réagir les joueurs d’arcades que nous sommes.

ARCADE CULTURE

By Alex Kierkegaard / July 8, 2007

 

 

 

 

La culture est un lieu du secret, de la séduction, de l’initiation, d’un échange symbolique restreint et hautement ritualisé.

Rien ne peut-être fait à ce sujet. Tant pis pour les masses …

Jean Baudrillard

 

 

Si vous n’avez jamais joué dans une salle d’arcade japonaise, et si vous n’êtes pas assez vieux pour avoir été témoin de ce à quoi ressemblaient nos bonnes vieilles salles à leur apogée, vous trouverez peut-être difficile d’accepter ce que je m’apprête à vous expliquer. D’ailleurs, je n’ai pas de statistiques pertinentes à l’appui, je pourrais certainement faire des recherches pour en obtenir, mais franchement, j’ai bien mieux à faire que de perdre mon temps à ça…

Le point de départ de cet essai est l’observation basée sur le fait que les jeux sortis dans les salles d’arcades sont d’une qualité bien plus élevée, en moyenne, que les jeux que l’on trouve sur console de salon. En d’autres termes, si vous décidez d’entrer dans une salle d’arcade les yeux bandés, et de passer la soirée à jouer au premier jeu qu’il vous arriverait de croiser (après avoir enlevé le bandeau), il y a beaucoup plus de chances que vous vous amusiez plus que si vous aviez passé le même temps sur un jeu de console choisit au hasard sur les rayons d’un magasin de jeux vidéo.

Parce que le pire qui pourrait vous arriver dans le premier cas, c’est que vous vous retrouviez avec quelque chose comme Storm Jingi ou Mario Kart Arcade GP – pas exactement les
Meilleurs jeux disponibles, certes, mais bien sympa et agréables, pour une soirée.

Dans le second cas, cependant, vous pourriez très bien vous retrouver avec un jeu basé sur un film à gros budget (navet assuré), ou une franchise terne d’un jeu de sports, ou encore le 5° volet d’un jeu de plate-forme 3D vue et revue, ou, pire encore, avec l’un des titres innombrables à la mode réalisé par un éditeur à succès toujours dispo pour concocter n’importe quoi pour faire du pognon Avec toute la merde que l’on trouve dans les rayons vous pouvez vous estimer  heureux en effet, si vous vous retrouvez avec quelque chose qui vaille le coup.

Voilà donc la situation, soit vous le savez, soit vous n’êtes pas au courant. Mais je tiens à souligner que je ne suis pas ici pour convaincre quiconque de la vérité de cette affirmation, ou de toutes celles que je vais vous présenter. Si vous êtes d’accord avec moi ce sera uniquement parce que vous connaissez déjà par expérience que ce que je vous dis est vrai, et aucune preuve ne sera nécessaire. Je vais simplement mettre en mots ce que vous savez déjà – vous n’en êtes peut-être pas pleinement conscient, mais vous devez quand même vous en douter.

les hardcore gamers oldschool,: c’est le genre de personnes pour  lesquelles cet essai est écrit (En effet, vous êtes ce  genre de personne car ce site est écrit pour vous).
Comme pour tous les autres: les kids paresseux qui se plaignent de la difficulté des jeux faciles comme Ninja Gaiden ou Devil May Cry 3, ou encore les joueurs de Wii

La génération PlayStation qui ont manqué l’âge d’or de l’arcade et n’ont jamais eu la chance de développer le bon goût dans les jeux vidéo, les hordes d’attardés, grossiers et incultes qui passent le plus clair de leur temps sur les forums de jeux vidéo sur Internet, se groupant dans des camps rivaux de fan, aveuglément fidèle – – – à un type de console unique, comme des toutou.

Ou le développeur, qui annoncent que les « jeux sont de l’art »
Pédés refoulés qui se seront enfermés pendant des jours  sur Ico et Rez, et qui ne peut même pas faire la différence entre de basket-ball (un jeu) et La Joconde (art),
Ou les journalistes de la presse spécialisés et leurs disciples, des adolescents impressionnables qui pensent que certains adjectifs fleuris trouvés à partir d’un thésaurus peuvent compenser le fait qu’ils n’ont pas la putain de moindre idée de ce dont ils parlent – pour tous ces gens, et pour les masses, oui, je crains qu’il n’y ait aucun espoir pour eux. On ne peut plus rien pour eux.
Et si ce n’est pas malheureux. Essayez d’imaginer ce qui arriverait si les masses tout à coup se passionnaient pour les  jeux d’arcade (et par « jeu d’arcade » je veux vraiment parler d’arcade – pas de daube comme XBLA et autres merdes similaires), et inondaient, ce marché de niche fragile avec des chargements de $, infectant les développeurs avec avidité piétinant tout sous le poids écrasant de leur ignorance et de leur mauvais goût.
Ça serait moche hein ?

 

Mais là encore il n’y a  pas de raison d’être inquiet, parce que ce n’est non seulement pas réaliste, mais aussi pratiquement impossible.
Parce qu’une salle d’arcade est un lieu magique qui peut transformer, des enfants pleurnichards ignorants, en Ninjas assoiffés de sang.
Comment ? : c’est toute la différence entre se promener dans cette merde qu’est, Final Fantasy, et respecter les  vrais joueurs qui jouent à de vrai jeux basés sur leurs compétences.

Mais je vais un peu vite ici – je vais revenir un peu en arrière et répondre à une question que devons nous poser tout d’abord.

J’ai donc commencé par observer que les jeux d’arcade sont bien meilleurs en terme de qualité que ceux des consoles de jeux – il suffit de marcher dans un Game Center japonais pour le réaliser. Mais pour quelle raison ?

 

Pourquoi les jeux d’arcade sont si bon?

 

Les jeux d’arcade sont si bons parce qu’ils doivent simplement l’être. La Surface au sol est toujours limitée dans une salle arcade, quelle que soit sa taille, et un jeu qui ne fait pas rentrer beaucoup d’argent prend de l’espace pour rien. Un jeu qui n’est pas bon n’est pas rentable !!
Le fait que tous les jeux soient en enfilade, juste à côté l’un de l’autre, et que tout ce qu’il vous faut pour tous les essayer ce ne sont que quelques pièces de monnaie, signifie que les joueurs peuvent facilement les comparer, et juger de leur qualité, de diriger leur attention à ceux qu’ils jugent les meilleurs

L’ignorance de la part des joueurs !! alors pourquoi ne pas venir à leur rescousse alors que des développeurs paresseux les gavent de jeu de merde ?

Mais au nom de la sainte licence, des couvertures flashy et du budget marketing.

Les joueurs d’ arcade ne sont pas tenus de lire les inepties que l’on trouve dans publications de jeu vidéo pour savoir où ils vont dépenser leurs dollars.

Les éditeurs d’ arcade sont  en mesure de manipuler leur clientèle en utilisant des campagnes de marketing sophistiquées qui durent des mois, sinon des années, la constitution hype autour de leurs prochaines versions selon les formules soigneusement développés qui dictent chaque étape dans un processus quasi orwellienne de la désinformation : à partir des revendications sauvages et de battage soigneusement mis en scène , à la « fuite » des captures d’écran à toutes ce bâclage pour  terminer le jour de la diffusion avec une couverture ad nauseum et cette façon malhonnêtes dont les  publications et revue de jeux vidéo ont d’encenser tel ou tel jeu par le biais de test totalement inéquitable et mensonger !

.Aucun de ces putain de conneries est efficace dans l’arcade où chaque pièce qu’un joueur glisse  dans la fente est comme un vote pour la qualité de ce jeu, et où le joueur lâchera immédiatement le jeu à la seconde, il sentira qu’il ne s’amuse plus.

Le fait que les votants eux-mêmes soient généralement plus âgés et plus expérimentés que  la cible des ventes de  jeux de console (qui est rappelons le, des millions d’enfants ) fausse le marché car d’un côté nous avons les joueurs et de l’autre les acheteurs (parents, famille)
Tout cela contribue à expliquer pourquoi les salles d’Arcade » sont toujours remplies de bons jeux, alors que le haut des listes de jeux de console à travers le monde est généralement constitués des Pires et imaginables résidus de merde ramassée de l’intérieur d’un tonneau sans fond.

C’est ainsi  que l’arcade fonctionne

Un environnement transparent et hautement compétitif, des joueurs expérimentés, pas de magazine, pas de livre d’astuces et une quasi-absence de budget com
Et qu’obtenez vous avec un tel cocktail ?

: De bons jeux et des joueurs qui sont en mesure de les apprécier.

Et nous devons cela à ce modèle commercial !

Mais ne soyez pas naïfs au point de croire que tout ce résultat n’est dû qu’à l’effort consciencieux de la part des devellopeurs d’arcade, des distributeurs et autres éditeurs.
Aucun d’eux n’est directement responsable de la création de cet environnement unique
Pour cela nous devons remercier uniquement ce type de modèle commercial

(Et qui devons-nous remercier pour ça ? Et les gars ne me demandez pas d’avoir réponse à tout ! . Allez faire un tour sur Wikipedia et levez vous un peu les doigts.)

Parce que chaque bonne chose à propos des jeux d’arcade est dû au modèle
« Payer pour jouer «
. Rien n’est le fruit du hasard.

 

Pourquoi les jeux d’arcades sont toujours intuitifs et les boutons tombent parfaitement sous la main?

Parce que les joueurs ne veulent pas jouer à un jeu mal conçu et pas ergonomiques sous peine de  passer à la prochaine borne.

– Pourquoi n’y at-il pas de cinématiques?

Parce que les éditeurs ne tolérèrent pas un jeu qui laisse les joueurs à rester là à regarder un clip vidéo pendant une heure -, si vous ne jouez pas vous ne perdez pas, et si vous ne perdez pas ce sont eux qui perdent en ne faisant pas d’argent.

-Pourquoi les jeux sous licence sont  rares?

Parce que la fonction de base d’une licence qui est (de piéger les gens en leur faisant acheter un mauvais jeu) ne fonctionne pas dans un environnement d’arcade où personne n’achète rien et où les jeux de merde peuvent êtres explosés pour ce qu’ils sont avec un seul crédit.

– Pourquoi les jeux sont extrêmement difficiles?

Parce que exploitants ne veulent pas investir dans des jeux que beaucoup de leurs clients pourraient battre dans un court laps de temps, avant qu’ils aient eu la chance de récupérer leur investissement et réaliser un profit substantiel.

Pourquoi n’y a-t-il pas de long texte chiant à lire ?

(à la Halo, par exemple, où la moitié des commentaires sont une mauvaise blague ?)

Parce que les joueurs d’arcade, ne sont pas forcés d’investir d’importantes sommes d’argent dans l’achat des jeux, ne se sentent pas obligés de continuer à jouer un jeu qui devient de la merde et se moque de tout lâcher et de ne pas continuer (un arrêt au troisième ou quatrième stage fait presque autant de mal au  bénéfice de l’exploitant qu’un arrêt après quelques secondes de jeux).

Certains  n’apprécient pas cela, mais l’environnement d’arcade est très difficile pour les développeurs, qui ont deux ensembles de clients à satisfaire ici: les joueurs, bien sûr, mais aussi les exploitants, qui placent leurs propres revendications sur ce qu’un jeu devrait être

Il y a donc les opérateurs d’un côté, qui ne se soucient que de l’argent, et les joueurs de l’autre, qui veulent se divertir tout en en ayant pour leur argent, et les développeurs sont au milieu  essayant de contenter tout le monde, Le succès ou l’échec tiens uniquement sur leur capacité à concevoir, mais en même temps si les choses commencent à aller mal. L n’y a pas d’options de repli ni la possibilité de manipuler les médias avec des campagnes de marketing sauvage.

Le processus de  dégénération

Ce modèle économique est alors  responsable de la création de cette branche unique de jeux. Jeux Arcade n’est pas un genre, c’est une philosophie de conception dont les principes peuvent être analysé avec précision comme  dans des vieux jeux tels que Bubble Bobble et Chase HQ, et encore de nouveaux tels que Arcana Heart et Mushihime-sama Futari.

Mais si l’arcade ne représente pas un genre spécifique, il contient des genres (ou parfois en invente carrément), et ce qu’il fait toujours, c’est qu’il les formes, il les simplifie, en leur imposant un ensemble unique d’exigences strictes.

C’est pourquoi un vrai joueur d’arcade, par exemple, joue si différemment par rapport à un joueur de console moderne. Et je dis «moderne» ici, parce que cette différenciation est importante entre l’arcade et la console.

Parmi les premiers jeux pour console nous trouvons des portages de jeux d’arcade, car les développeurs sur console s’en sont servis de source d’inspiration.
Les temps étaient très différents à l’époque, on respectait les jeux basés sur l’habileté et l’arcade régnait en maître, ,  même en dehors de son environnement naturel, même sur les consoles de salon.
.
Mais cet état de choses ne pouvait durer pour toujours.

Chohmakaimura de Capcom (plus connu sous le nom de Super Ghouls ‘n Ghosts dans nos contrées), exclusif sur  Super Famicom, faisait suite à une franchise d’arcade bien connue
Est précurseur des signes avant-coureurs de ce qui devait arriver

Le jeu été … trop facile.

Étant une grande fan de la série et pour avoir sué sur tous les tableaux des deux premiers épisodes en arcades, j’ai importé le dernier épisode dès qu’il est sorti au japon et ai réussi à le  finir en moins d’une semaine.

Ce jeu est peut-être un mauvais exemple pour illustrer ce que je veux faire ici, parce que ses prédécesseurs étaient beaucoup trop dur, mêmes par rapport aux normes d’arcade, de sorte que le virage à 180° opéré vis à vis de la difficulté du troisième, opus sur console, n’était pas injustifié

Mais le fait est que Super Ghouls ‘n Ghosts – a été très clairement – détournée de ses racines et de la philosophie de la conception d’arcade,
car il n’aurait pas fait le bonheur des éditeurs
Capcom a vendu une licence arcade .
Mais ce type de jeu ne plait pas aux vétérans de l’arcade et s’il avais été présent en salle,les vrais joueurs l’auraient immédiatement lâche et le retour sur investissement aurait été nul !!
Par contre les noob sur console l’ont adoré !! enfin un opus de la série auxquels ils arrivaient a jouer !!

Et pouvez-vous maintenant commencer à voir pourquoi les jeux d’arcade doivent être difficile, et pourquoi il est absolument vital qu’ils offrent un défi sur le long terme?

Comprenez que les éditeurs d’arcade veulent que les joueurs meurent (et aussi rapidement que possible).

Comprenez aussi que les joueurs ne veulent pas mourir.

Comprenez enfin que les développeurs, dont le travail, comme nous l’avons vu, est de contenter ces deux ensembles de clients exigeants, ou du moins de trouver un compromis, et le seul compromis satisfaisant qui puisse être trouvé dans les circonstances est la suivante:

Seuls ceux qui sont doués peuvent vivre – le reste mourra
Cette déclaration dure pourrais aussi bien avoir été gravé dessus de l’entrée de chaque salle d’arcade qui ait jamais existé. Il est une conséquence directe du modèle d’affaires de l’industrie d’arcade, et forme le noyau d’une formule autour de laquelle tous les jeux d’arcade sont construits. Il est responsable de la magie des jeux d’arcade.

Mais cette magie ne peut pas être recrée à l’extérieur de l’environnement qui lui a donné naissance – du moins pas sans un effort conscient et disciplinée de la part des développeurs et des joueurs. Parce qu’en dehors de l’environnement d’arcade il n’y a pas d’éditeurs, et donc le compromis qui a conduit à la formule ci-dessus n’est plus nécessaire. Sans les éditeurs  impossible d’équilibrer les demandes des joueurs, il n’y a aucune raison pour que les développeurs essayent de défier les joueurs.
Presque imperceptiblement dans un premier temps (comme avec Chohmakaimura et avec de nombreux autres titres publié à cette époque), mais avec un mépris croissant au fur et à mesure que le temps passe,
Ils s’éloignent de la philosophie d’arcade. Ils commencent à se plier aux joueurs: ils les flattent, ils jouent sur leur vanité, ils leur donnent des cinématiques élaborées et des cinématiques de fin et des babioles inutiles (débloquer d’autre persos, des costumes etc..) pour les inciter à développer un sentiment d’accomplissement – le genre de sentiment qu’ils gagnaient avant en surmontant un défi difficile.

Et les jeux deviennent plus faciles. Et ils perdent leur essence même. Et ils  dégénèrent.

Vous voulez voir à quoi ressemble un jeu d’arcade dégénérés?

Regardez  R-Type Final. Écouter le dernier pléthorique Ridge Racers. Écouter Gokumakaimura.

L’essence des jeux d’arcade

J’ai atteint la partie la plus difficile de ce que je veux vous dire, et comme il n’y a aucune façon délicate de l’expliquer et pour éviter
les accusations d’élitisme, je vais juste aller de l’avant et laisser échapper mes pensées :

Pour comprendre l’essence du jeu d’arcade, vous ne devez jamais appuyer sur « continue ».

JAMAIS !

il est très difficile pour moi de vous communiquer avec des mots simples, de loin, l’essence des jeux d’arcade – vous aurez à chercher et à le trouver pour vous. Le mieux que je peux faire, c’est vous montrer le chemin, et c’est ce que je viens de faire.

Certains savent de quoi je parle.
Ce sont les gens dont je parlais au début – ceux qui comprennent déjà l’essence des jeux d’arcade, l’ayant découvert, en passant du temps dans les salles
Mais il y a beaucoup de joueurs enthousiastes qui pensent que tout cela est cool, mais ne sont pas encore tout à fait convaincus.
Les gens qui ont joué aux jeux d’arcade peut-être sur console ou grâce à l’émulation, et qui trouvent ces jeux intéressants et charmants, mais qui n’arrive pas à voir la raison pour laquelle ils devraient se limiter à un seul crédit à la fois. Ils demandent généralement, ce qu’il y a de mal sur l’utilisation de quelques crédits supplémentaires de temps à autre?

Ces personnes n’ont pas compris ce que sont les jeux d’arcade, ces gens pensent qu’ils jouent à ces jeux, mais en réalité ce sont les jeux qui se jouent d’eux, et ce sont donc ces gens que je veux essayer d’aider maintenant. Les masses, comme je l’ai dit, sont au-delà de l’espoir, et il n’y a rien de malheureux dans tout cela. Mais pour ceux qui rôdent autour des limbes des masses … il y a toujours un espoir pour leur rédemption.

Mais avant d’aller plus loin il faut noter que ces personnes ne sont pas à blâmer pour n’avoir pas compris l’essence de l’arcade. Après tout la règle du crédit unique est né dans les salles d’arcade et n’a vraiment de sens et ne peut être comprise que là. La plupart des occidentaux (et plus particulièrement les plus jeunes) n’ont jamais mis un pied dans une vrai salle d’arcade – Comment peut on alors les blâmer d’avoir adoptés de mauvaises habitudes de jeu  dans le confort ouaté de leur maison ou leurs jeux sont réglés freeplay?

Il serait extrêmement étrange qu’ils le fassent de leur plein gré!

Et pourtant, ils doivent, car il n’y a pas d’autre moyen. Je l’ai mentionné déjà, mais il est important de le répéter:

La magie des jeux d’arcade ne peut pas être récrée à l’extérieur de l’environnement qui lui a donné naissance – du moins pas sans un effort conscient et disciplinée de la part des développeurs et joueurs.

Donc ce que je vais maintenant tenter de faire, c’est expliquer le raisonnement derrière la règle d’un crédit unique, dans l’espoir qu’un peu plus de gens se mettent à l’adopter. Sans aucun doute ce sera la chose la plus difficile que j’ai essayé jusqu’à présent de réaliser sur ce site.

Si ceci ne vous convainc pas rien d’autre ne le pourras

Venez avec moi dans l’un de ces énormes bâtiments, temple de l’arcade de plusieurs étages dans le quartier d’Akihabara, extrêmement bruyant et coloré ils forment le cœur de l’arcade (la plupart des tests pour de nouveaux jeux se passent ici). Le week-end, les gens prennent le train pendant des heures de la banlieue, ou même des villes voisines, pour venir ici et jouer devant des fans enthousiastes, mais aussi et surtout pour goûter à l’atmosphère festive sans vergogne qui vous fait sentir parfois, comme si vous étiez retournée à début des années 90. En bref, c’est là que le pouvoir de séduction de l’arcade est actuellement à son plus haut degré.

Allons à  Hey Arcade.

Il est 21 Heures nous sommes samedi et c’est plein comme un oeuf.

La salle d’arcade prend deux étages de la taille d’une salle de basket-ball avec quelques centaines de cabinets. À l’heure actuelle, la plupart d’entre eux sont en cours d’utilisation, et autour des bornes les plus récentes, se trouvent les  jeux populaires, il y a des queues de trois ou quatre joueurs, et parfois jusqu’à une douzaine qui attendent de jouer.
Mais nous n’allons jouer à rien. Nous sommes là uniquement pour regarder.

Le centre du premier étage est occupé par plusieurs dizaines de jeux de tir du CAVE, bien sûr, mais aussi G.rev’s Under Defeat version 4 joueurs avec un moniteur à plasma affichant les correspondances en direct, et un Treasure’s Radiant Silvergun et Ikaruga, et tous les Raiden et Raiden Fighters (y compris Raiden IV, qui vient de sortir), et Shiki III et Karous et Triggerheart Exelica, et une section avec plus d’une douzaine de classiques: G-Darius, Gradius II, R-Type, Last Resort, Ray Force, et même  plusieurs run &Guns

Sur les écrans de ces jeux règne une folie totale. Quelqu’un est en train de faire le tour de Ketsui apparemment facilement; quelqu’un d’autre galère sur le boss final de Batrider. Ceux qui attendent en ligne pour jouer Muchi Muchi porc! regardent attentivement  les joueurs actuels (étant nouveau, le jeu est actuellement mis en place dans trois bornes) dans l’espoir de glaner quelques conseils ou de comprendre comment passer certains niveaux. Pendant ce temps, la plupart de ceux qui jouent aux bornes classiques jouent avec une telle  désinvolture et une précision qui fait se demander si jamais ils ont joué autre chose dans leur vie.

De l’autre côté de la salle sont les énormes jeux bien voyants, les bornes dédié: After Burner Climax, House of the Dead 4, Time Crisis 4, et les jeux de course: une rangée de tout nouveau Initial D  4 machines à côté de la version Taito HD de Battle Gear 4.

Un gars joue House of the Dead 4, en utilisant deux Uzis en même temps, un avec lequel il abat  les hordes de zombies et avec l’autre  il touche toutes les pièces d’or et les objets bonus tout ça sans gaspiller une seule balle .Entre temps sur les jeux de courses certains se livrent a des run endiablés

Dans la place laissé libre entre les jeux de gun et les jeux de courses il y  a Dance Dance Revolution SuperNOVA , actuellement occupé par un salarié transpirant – chemise déboutonnée, cravate et veste posé sur l ‘attaché case posé au sol – Pendant que de nombreux joueurs sont attroupés autour de lui.

Dans un autre coin, il y a quelques classiques. Alien vs. Predator, The Punisher and Captain Commando, de Capcom et  Knights of Valour 2: Nine Dragons et Oriental Legend Super de IGS les maitres de Taiwan.

Le joueur de  Punisher en est actuellement au 4° stage – Ou les choses commencent à devenir sérieuses — méthodiquement il envoi des dizaines de couteaux et tire sans relâche sur les ennemies, dont aucun ne semble pouvoir le toucher. Il a dû mémoriser l’ensemble des entrés des ennemies de tous les niveaux du jeu, et il n’y a pas la moindre hésitation ni anxiété dans ses mouvements– Il sait exactement ce qu’il fait.

Sur le chemin du retour dans la salle, juste avant d’atteindre l’escalier au deuxième étage, nous traversons les puzzle: différentes versions de Tetris ,Arika, puis Mr. Driller G, puis un jeu de puzzle Naomi dont je n’ai jamais entendu parler, ainsi que plusieurs classiques plus anciens. Il y a moins de monde ici et, par conséquent l’atmosphère est plus détendue, mais le niveau de jeu n’est pas moins impressionnant (même si sur les puzzle ce soit moins spectaculaire le talent est quand même là).

Nous passons au deuxième étage, et immédiatement on peut sentir un changement dans l’atmosphère. Il y a encore plus de monde ici, d’une part, il y a aussi plus de bruit et plus de fumée et, peut-être … plus d’énergie dans l’air?

C’est le niveau des jeux de Baston !

Dans les écrans de cinquante ou soixante borne ont lieu des confrontations épiques : les joueurs s’affrontent à coups de poings, de pied et de tête, ou avec des épées et des haches et toutes sortes d’armes fantastiques, les écrans sont colorés et éblouissants de super pouvoirs magiques

La gamme de jeux proposés est étonnante. De plusieurs versions de Street Fighter II, III et Zero, le dernier King of Fighters et Samurai Spirits, et d’autres moins connus comme Hokuto no Ken, l’ inaccessible (à cause de la foule qui les entoure) dernières versions des jeux populaires: Guilty Gear XX Accent Core, Arcana Heart Full, Melty Blood: Act Cadenza Ver.B2, et le flambant neuf  high Battle Fantasia.
Et prenant plus d’espace que toute autre chose, Virtua Figher 5 et Tekken 5: Dark Resurrection avec leur lecteur de carte à puce, et des dizaines d’autres jeux: ils sont tous là, et tout est en permanence en cours d’utilisation, à au point où le simple fait de trouver une borne de libre et de s’asseoir pour jouer deviens un vrai challenge.

Parce qu’il faut en premier lieu des couilles pour s’asseoir, et pas seulement parce que vous devez être, conscient que vous êtes le seul blanc dans la salle. Car au milieu de toute cette foule s’asseoir signifie toujours CONTRE quelqu’un, pensez vous vraiment que vous avez ce qu’il faut pour fighter contre ces gens?

Donc, nous nous éloignons lentement de la foule qui se tien là hypnotisé par le charme qu’offre ces affrontements chaotiques sans fin, et nous atteignons le bout de la pièce où l’on peut trouver d’autres, types de matchs. Du titres Gundam toujours populaire à Virtual On Marz et Taito Half-Life 2: Survivor, les orbes géantes qui servent de cockpits virtuels pour ces jeu sont réutilisés pour des jeux plus récents, Senjou no Kizuna. Il ya des gens qui jouent partout,; queue; échange de blagues et stratégies; tous passent un bon moment.

Nous jetons un dernier regard sur ces deux étages remplis de toxicomanes de l’arcade et nous marchons dans la nuit chaude de Tokyo. Naturellement, vous êtes excité par tout cela et vous souhaitez revenir en arrière et jouer à quelque chose, mais nous sommes ici pour une raison, et je vous demande donc de me dire si vous avez remarqué quelque chose de particulier au cours de notre excursion.

C’est une question assez simple, mais qui vous étonne. Après tout, il y avait tellement de choses à voir – pas seulement la salle elle même et la foule, mais également des jeux tout neuf que vous n’aviez jamais vu personnellement, et c’est juste que la dernière chose qui vous ai venu à l’ esprit a été de vérifier si quelqu’un a pressé « continuer ». Vous pensez à haute voix, certains d’entre eux doivent l’avoir fait ?

Nous avons donc décidés de revenir en arrière et choisir au hasard des jeux et de s’asseoir à côté d’eux et de regarder les gens perdre,. Encore et encore. Dans Metal Slug 6 et Argos no Senshi et Ghost Squad, dans Ibara 2.
Nous avons même vu ce mec qui à la quatrième et derniere forme du dernier boss de Guwange, après avoir tué le démon araignées, et les autres démons,Il perd sa vie !! ce putain de démon est sur le point de mordre la poussière. Et qu’est-ce que ce gars-là fait? Il se lève et s’en vas !!!.

Pourquoi ce gars n’a pas ajouter un crédit et continué ?? et bombé la gueule de ce démon et fini le jeux? Que représente 100 Yens de nos jours ? – Peut il être si fauché? Ne veut il pas voir la fin? Qu’est ce qui tourne pas rond chez lui?

Qu’est ce qui tourne pas rond chez la centaine de gars présent dans cette putain de salle d’arcade ?

Pourquoi n’appuient t’ils pas sur « continuer » ?

Mais bien sûr qu’il y a une explication parfaitement raisonnable pourquoi les gens ne continuent pas dans un centre de jeux japonais plein comme un œuf un samedi soir. Vous voyez, il ya cette règle non écrite au Japon que, bien que les gens attendent derrière vous, vous n’êtes autorisé qu’a un crédit unique. Alors peut-être que ce n’est pas qu’ils ne veulent pas de continuer, mais ils s’abstiennent tout simplement par politesse.

Nous partons et nous convenons de nous réunir le lundi matin içi même, quand la salle sera à peu près vide, et de voir ce qui se passe quand il n’ y a pas de pression sur les joueurs et qu’ils ne sont pas obligés d’abandonner leur siège à d’autres qui attendent

.
Et bien sûr, le lundi c’est la même histoire. Un mec joue à Valkyrie no Densetsu à lui tout seul, il fait les trois-quarts du chemin à travers le jeu, meurt, et se lève et quitte la salle. Cela a été le clou de notre visite -, personne ne semblait avoir la moindre envie de continuer.

Soit mais cette fois nous avons une théorie

 

Peut-être, puisque nous nous trouvons dans l’un des centres de jeu le plus célèbre dans tout le Japon, peut-être ce lieu, et les autres autour de lui, sont fréquentés surtout par des joueurs ultrahardcore qui ne sont pas susceptibles de continuer. Alors, pour vérifier cette théorie nous passons la journée a vérifier les salles d’arcades de tout Tokyo: les grandes à Ikebukuro, dans Shibuya et Shinjuku, et les petits comme celle sous le viaduc près de Kanda JR station près de mon vieux quartier, mais partout où nous allons c’est toujours la même histoire.

Pour vous épargner  de l’effort d’aller au Japon tenter de trouver un joueur qui appuie sur continuer , durant les trois années que j’ai passé dans ce pays, a jouer à des jeux d’arcade presque quotidiennement, je n’ai vu des joueurs continuer qu’ à deux reprises: une fois, deux gars sortis de nulle part jouant à Ghost Squad, et une autre fois deux écolières qui jouaient à un jeu de shoot dont le nom m’ échappe.

Et c’est ainsi que notre petit voyage d’étude arrive à son terme
Mais bien sûr je n’ai pas encore expliquer le raisonnement qui se cache derrière la règle du crédit unique. Après tout, le fait que c’est ce que font les Japonais n’est qu’une observation, pas une raison.

Mais essayez de vous imaginer dans une salle d’arcade et vous allez commencer à voir les raisons. Dans une salle arcade, les jeux coûtent de l’argent. Votre collection de MAME à la maison est gratuite et vous avez déjà amorti le coût de tout ce que vous possédez, mais passer quelques heures par jour dans une salle d’arcade n’est pas bon marché (surtout si vous êtes mauvais, ce que vous devez être , si vous lisez ceci parce que vous vous attendez à une sorte de révélation de ma part).

Donc, vous choisissez un nouveau jeu, mettez un crédit pour une dizaine de minutes jusqu’à ce que vous perdiez, et alors que la minuterie continue son compte à rebours vous considérez vos options. Si vous laissez le temps arriver à 0 et que vous recommenciez une nouvelle partie, vous aurez une autre dizaine de minutes de temps de jeu, mais si vous continuez vous n’aurez probablement pas même la moitié du temps, puisque le jeu est évidemment plus difficile maintenant.

Vous voyez ?

Et à chaque fois que vous continuez, vous jouez de moins en moins vous pourriez tout aussi bien vider le contenu de votre portefeuille que ça serais pareil.

Mais si vous le reprenez depuis le début, c’est l’inverse qui commence à se produire – vous jouez de plus en plus longtemps avec chaque crédit, au lieu de moins jouer; finalement, vous arrivez à un point où vous pouvez tenir une vingtaine de minutes ou plus sur un seul crédit. Devenir assez bon à deux à trois jeux, et tout à coup jouer quelques heures dans une arcade finit par être relativement peu coûteux.

Voilà comment la règle du crédit unique fonctionne  — avec les enfants qui sèchent l’école avec peu d’argent de poche, qui aiment jouer et qui veulent passer le plus de temps possible sans se ruiner.
À l’époque, nous n’avions pas accès aux modes Freeplay. À l’époque il n’y avait pas d’émulateurs avec des crédits infinis. Mais si nous avons été forcés par les circonstances à jouer à ces jeux à la dure, nous avons vite découvert que c’était la seule façon d’y jouer.

Nous avons découvert que les jeux d’arcade ressemblent beaucoup au sport. Vous commencez à jouer et le jeu devient plus difficile, et très vite vous taper contre un mur. A vous de vous entraîner pour devenir assez fort pour briser ce mur, et d’atteindre le mur suivant, et de devenir encore plus fort pour percer ce mur, etc. etc. Si chaque fois que vous arrivez devant un mur, vous sortez une échelle pour passer par-dessus, quel est le but de l’exercice?

Les jeux d’arcade sont tous basés sur la montée d’adrénaline du début du jeu jusqu’à la fin et ne disparaît pas tant que vous  n’êtes pas mort ou que vous ayez réussi à battre le jeu.

Il faut atteindre le premier boss avec le plein de vie et buter ce connard, pour voir ce à quoi le prochain stage ressemble …

Et si vous perdez – c’est que vous n’êtes pas assez bon  — alors quel est l’intérêt d’ACHETER votre passage de ce stage ?

Pour l’amour du ciel mec, vous ne serez pas capable de survivre au prochain stage! C’est quoi la satisfaction de se faire poudrer toutes les 5 secondes, et de bomber,bomber,bomber,rajouter un crédit,bomber bomber,bomber ,rajouter un crédit,bomber bomber,bomber… ?

Ne voyez-vous pas tous le suspens que les concepteurs ont pris soin de construire dans la rencontre avec ce boss et vous ruinez tout si vous savez que, même s’il vous tue, vous le passerez de toute façon? Et quelle raison avez-vous de vous tenir devant lui comme un homme, si vous savez déjà ce qui vient après?

Eh bien, vous pourriez avoir déjà-vu ce qui vient après en regardant un autre gars jouer , mais vous n’avez pas encore ressenti ce que c’est que de jouer le stage d’après.

Et si vous continuez, vous ne le saurez jamais! En effet, vous ne saurez jamais précisément parce que vous êtes habitué à continuer!

Vous ne saurez jamais ce que c’est que de jouer – pas plus que ce qu’est un défi de taille, et de passer à une autre encore plus difficile, faire connaissance avec les commandes et le système, se plonger dans le jeu à un niveau encore plus profond. Faire des trucs à l’écran que les passants au hasard vont trouver humainement impossible. Conquérir le jeu. Ne pas le laisser vous conquérir.

C’est ça l’ARCADE !.

Et devenir bon ne prend pas des années !
Non vraiment pas. Les jeux d’Arcade sont comme le sport de bien des point de vue, mais nous ne parlons pas de natation synchronisé là, Là où les athlètes doivent être en harmonie avec chaque muscle de leur corps, et ou ils doivent s’entraîner depuis leur petite enfance si ils veulent devenir bon. A une époque des personnes comme moi pouvaient se vanter
De notre habiletés au jeux d’arcade étaient  due à nos réflexes supérieurs, qui avait été aiguisé à force de jouer durant des décennies
mais ces jours-ci il y a assez de jeunes de dix-neuf ans qui gagnent des tournois et dominent le haut des tableaux de score pour réduire à néant mes propos au sujet de l’expérience

Donc devenir bon ne prend pas des années !, Mais ça oblige de faire des efforts. De prendre un regard et une détermination différente. Parce que aussi longtemps vous appréhender Metal Slug de la même façon que vous appréhender Onimusha, vous continuerez d’être un gros naze.

Les jeux d’action modernes ne nécessitent pratiquement pas de compétences (Et oui, cela inclus DMC 3 et Ninja Gaiden 3D  et tout les jeux récents que vous pourriez mentionner). Ils sont conçus pour être terminés dans une certaine durée de temps – Parfois cette durée est même indiqué sur la boite on! Le joueur est censé traversé le jeux—et pas se battre !!. Vous passez deux ou trois soirée devant votre TV vous faites la fin, c’est tout.

Faite la même chose avec un jeux d’ arcade et vous irez nulle part. On retrouve encore une analogie avec le monde du sport: personne ne deviens bon au tennis et à la natation en s’entrainent 2 jour entier d’affilé: la façon d’y arriver c’est des entrainement courts et répétés plusieurs fois par semaine et etre suffisament patient pour voir les resultats arriver

L’environnement des salles d’arcade y est propice, sur le chemin de l’école , en rentrant du boulot, les salles sont sur le chemin ! jouer quelques crédits et partir au boulot, et revenir plus tard back dans la journée et le lendemain et le jour d’après et celui d’après

Et il y a un autre aspect des salles d’arcades qui est pertinent, et qui échappé complètement à ceux qui n’ont jamais fait l’expérience

. Une salle d’arcade est un lieu de rencontre où l’on tisse du tissu social ; et les liens qui en résultent  sont fort  mais ça vous ne pouvez pas l’avoir si vous jouez dans votre salon

Si  passer certains niveaux dans un jeu ou atteindre un certain score  vous pose problème – en d’autres termes, si vous êtes bloqué à un certain point – tout ce que vous avez à faire est rester en retrait pendant un certain temps, et un autre joueur va
vous montrer comment utiliser au mieux vos armes, ou vous indiquer ou trouver d’autres bonus ou  power-ups, où  vous placer à l’écran pour passer les moments cruciaux, comment éviter les schémas d’attaque des «boss» et quand lancer votre contre-attaque:
Il vous montrera tout. Et vous pouvez même poser des questions quand il a fait!

Rappelez-vous quand je vous ai  dit au début que l’arcade a cette qualité de transformer les enfants pleurnichards en ninjas? C’est justement de ça que je voulais parler.

Tant que vous prenez la décision de ne jamais appuyer sur « continuer » et de vous concentrer sur quelques jeux à la fois, en jouant quelques crédits par jour ou tous les deux jours, en obtenant des conseils des autres joueurs,

Et pour ces jeunes puceaux qui n’ont jamais rien fait de leur vie, il est important de leur dire que les choses vont devenir de plus en plus facile  (et de plus en plus fun) A partir du moment ou vous maitrisez deux ou trois jeux. A partir du moment  ou vous atteignez le 4° ou 5° stage d’un jeux Cave, faire la même chose sur d’autres jeux vous prendra même pas la moitié du temps que vous avez mis pour le premier. A partir du moment ou vous avez appris les coups et combo d’un perso dans un jeux de baston  faire la même avec un autre jeux de combat deviendras infiniment plus simple. Et ce dans tous les styles de jeux: gun, plateforme, rhythm, et tout autre style, Apres quoi vous ne serez plus ce puceau qui alimente frénétiquement de pièces les bornes mais vous serez devenu quelqu’un qui sait ce qu’il a à faire et qui sait comment s’y prendre bien jouer.

Mais bien sûr si vous êtes assis à la maison tout seul, essayant de jouer à un jeu d’arcade sur le petit écran de votre ordinateur portable avec un clavier ou un pavé numérique fragiles, en chargeant le jeu avec une douzaine de crédits à la fois—
Ces jeux sont conçus pour être joués sur des écrans appropriés, avec des joystick décents, dans un environnement qui récompense la maîtrise et favorise la concurrence (pas seulement en fonction des jeux, mais aussi grâce à l’utilisation des conseils des meilleurs joueurs) – faut t’il  alors s’étonner que ces gens qui ont leur premier contact avec les jeux d’arcade dans de telle conditions deviennent des  Mangeurs de pièces !! stupide et ennuyant !!

Si seulement les joueurs stupides et ignorants étaient en voie de disparition!

Pourquoi l’Est est le meilleur
L’explication officielle pour laquelle les salles d’arcades sont mortes dans l’Ouest, c’est que les consoles les a tués. C’est ce que la plupart des gens vous diront.

Mais si ce n’est pas la seule raison, alors pourquoi les salles d’arcades au Japon sont encore en vie, et même en plein essor pour certains genres (combat, tir, jeux de  rythme), et continuent d’ ouvrir la voie? Les Consoles ont malmené l’arcade au Japon aussi, mais ils n’ont pas vraiment réussi à les tuer. Pourquoi ?

Certaines personnes plus averties ont une réponse à cette question. Les salles d’Arcades sont encore en vie au Japon, pour des raisons géographiques en raison de la manière dont les villes sont exposées, avec des centres de jeu qui se trouvent dans tous les quartiers, à côté de la laverie,des stations de métro, etc étudiants et les salariés ont développé l’ habitude d’aller aux salles d’arcades, avant et après l’école ou le travail, et pendant les pauses, et ils sont ceux qui les soutiennent. Aux États-Unis, en revanche, les salles d’arcades sont habituellement dans les centres commerciaux au milieu de nulle part, forçant les gens à sortir de chez eux pour les atteindre.

Or, cette explication fonctionne  sans doute pour la plus grande partie des États-Unis, mais ne tient pas compte des villes européennes, qui sont plus proche de la structure dense des villes japonaises qu’avec les centre-ville / banlieue du modèle américains.
Alors laissez moi vous fournir la dernière pièce du puzzle.

L’Arcade a survécu au Japon car beaucoup plus de joueurs y ont compris l’essence des jeux d’arcades,
Donc, même si beaucoup ont été séduits par la facilité,le meilleur rendu et le faible coût  des console de jeux, beaucoup d’autres ont résistés, et ce sont ceux que nous devons  remercier pour la survie de l’ arcade.

Dans l’Ouest, cependant, la règle du crédit unique ne s’est pas vraiment imposé, et par conséquent la grande majorité des joueurs n’ ont jamais réussi à devenir vraiment bon  – beaucoup d’entre eux était en fait totalement ignorant en ce qui concerne la règle du crédit unique.
Pour en revenir à mon enfance, je me souviens que, dans les salles d’arcades que je fréquentais, il y avait toujours un ou deux gars qui « one créditait » tel ou tel jeu, mais j’ai rarement jamais vu un tel exploit personnellement, et pratiquement tout le monde autour de moi nourrissais de crédit les  jeux tant qu’ils pouvaient se le permettre.

Le fait d’enchaîner crédit sur crédit n’a jamais été méprisés dans l’Ouest, et donc la grande majorité des joueurs n’ont jamais eu la chance de devenir doué. Alors, quand les consoles ont dépassé les bornes d’arcades au niveau des spécifications techniques, et quand, pour la première fois, les matchs à domicile ont commencé à devenir plus beau que dans les salles d’ arcades, les masses se sont laisser séduire par les hautes résolutions et les jolies couleurs et les cinématiques, et il n’y avait rien de moins que dans une salle d’arcade – en fait, ils étaient heureux d’être enfin débarrassé de tous ce qui fait l’arcade.
Ils n’ont jamais connu le frisson de la compétition et son coté impitoyable (comme dans toutes sortes de jeux en VS), ou de celle de la performance de haut niveau nécessitant de la concentration intense (comme les jeux de tir, , des jeux de puzzle, beat ’em up , etc.

Pourquoi cette éthique prend telle une place si forte au Japon, au point où Le fait d’enchainer crédit sur crédit d est désormais considéré comme impensable, et inversement dans l’Ouest, où enchaîner crédit sur crédit est considéré comme normal et toute personne qui s’oppose est étiqueté élitiste
Sans aucun doute la raison a avoir avec une différence culturelle , et sans aucun doute le fait que les japonais ont produits 99% des
Jeux d’arcade y est pour quelque chose, donc je pense que c’est simplement naturel qu’ils comprennent mieux ces jeux que nous.

Epilogue

Dans les pays occidentaux d’aujourd’hui nous faisons face à un paradoxe. A cause de la prolifération des sites communautaires dédié à l’arcade, il y a de plus en plus de gens qui comprennent ces jeux et qui y jouent entre eux de la manière dont ils sont fait pour être joué.

Pourtant, il y a beaucoup moins de gens qui y jouent en terme de nombre que par le passé,
parce que les sales gosses qui alimentaient de crédit nos vielles salles d’ arcades ont grandi et sont heureux de se contenter eux de regarder les cinématiques de Metal Gear Solid et autre Kingdom Hearts

Donc, nos salles d’arcades ont disparu, ou se sont transformés en versions pitoyable de ce qu’elles étaient autrefois, et nous sommes obligés de faire des convert d’anciens jeux ou de passer par l’importation de nos consoles, et des titres les plus récents en provenance du Japon, et, les plus chanceux parmi nous, ont pus acheter des bornes d’arcade de plusieurs centaines ou milliers de dollars. Tout cela dans un effort vain pour recréer l’environnement de l’arcade à la maison, un effort qui, en raison de l’aspect social des salles d’arcades, nous le savons, est finalement futile.

Mais tant que les salles d’arcades et ce type particulier de jeux sont encore en vie au Japon. Les conversions continueront à venir, l’émulation continuera a fournir les titres des jeux qui n’auront pas eu de portage sur console (et nous fournira l’accès à d’innombrables classiques du passé – assez de jeux pour durer plusieurs vies), les jeux d’arcades continuerons a baisser en prix et qui sait comment les choses vont tourner dans le futur?

La philosophie de l’arcade peut même un jour faire un retour réel sur consoles. Et malgré les jeux d’ »arcade » dégénérés que les développeurs essaient de nous faire passer de temps à autre, il y a encore les véritables bombes occasionnelle (Shin Contra, Gradius V – Geometry Wars Retro ) des vrai jeu d’arcade particulièrement bon et intéressant

En effet, il n’est pas trop exagéré d’imaginer un jour où les salles d’arcades renaîtrons de leur cendres, un monde virtuel où nous allons tous être en mesure de passer du temps dans de grandes salles d’ arcades en réalité virtuelle (Il suffit de penser à une version multi joueur  massive de Shenmue et vous en serez à mi-chemin).

Mais en attendant, ceux d’entre nous qui connaissent les jeux d’arcade – c’est-à-dire, ceux d’entre nous qui ont ressenti l’euphorie de la conquête, du défi qui semble à première vue impossible – ceux là savent qu’il faudra être patient.

Il va falloir être patient non seulement parce que le portage de tous ces nouveaux jeux sympas qui sortent au Japon n’est pas pour demain , mais parce qu’il n’y a que peu de chance que les masses nous comprennent de sitôt, si finalement ils pouvaient  voir ce que nous voyons à travers les jeux d’arcade (et ce qu’ils manquent), et s’ils pouvaient apprendre à nous respecter et a respecter les jeux dont nous nous aimons… Après tout, on ne peut pas vraiment leur en vouloir , Il n’est pas facile de comprendre ce qui ne nous concerne pas, et c’est une caractéristique des masses qui ne sont jamais capables de comprendre grand chose.

À cet égard, les choses sont pires qu’elles ne le paraissent. J’ai été frappée de stupeur récemment par un article avis négatif concernant Golden Axe,
J’ai lu entre autres absurdités, que le jeu était jugé «trop difficile ». Il est intéressant de noter ici que

GOLDEN AXE

EST UN DES JEUX D’ ARCADE

LES PLUS FACILES QUI AIENT ÉTÉ CRÉES.

Donc oui ma première réaction à cet article a été de rire à gorge déployé,

mais si je riais c’était plutôt jaune. Parce que cet article ne figurait pas sur un grand magazine ou un site web (les journalistes professionnels s’y connaissent peu, même sur les jeux récents – et encore moins ceux d’arcade), Mais parce que cet article était écrit sur un des meilleurs site d’arcade, écrit par des joueurs passionnés – des personnes ayant des décennies d’expérience dans les jeux d’arcades, pas des années, des décennies !!.

Et quelque chose est mort à l’intérieur de moi après la lecture de cet article, car il conduit à se dire que, si des gars comme eux sont capables de dire de telles absurdités, quel espoir y a t’il pour le reste du monde?

Parfois, je rêve – quand je me mets à penser à des jeux d’arcade, de leur passé, leur avenir – que si je ne pouvait emmener des gens à Tokyo dans une salle d’arcade à Akihabara, même pour une heure, si je pouvais leur faire voir. Je suis convaincu que si c’ était possible
je pourrais rendre pratiquement n’importe qui dépendants de ces jeux, si je le faisait avec assez de personnes je pourrais relancer l’industrie de l’arcade. Parfois, je pense que c’est la seule façon. S’ ils voyaient la magie de près, je me dis qu’ ils deviendrais accro tout comme je le suis.

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Blip

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KEZACO ? jamais entendu parler … un mixeur ? une crème de soin anti-age ? le bruit que fait le télé-porteur de Mr SPOCK lorsqu’il s’échappe in-extremis de l’emprise des Klingons  ?

 

Mais non , il s’agit d’un des premiers magazine US sur les jeux vidéo d’arcade et de salon !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

Lancé en 1983, Blip fut une des perles dans le troupeau de titres qui ont été lancés et ont disparu entre 1982 et 1984, du boom à la récession dans l’industrie du jeux vidéo. Sous la direction de Joe Claro (qui a écrit beaucoup de livres pour enfants durant les années 1980), le titre a été imprimé sur des vieux stocks de comics-book invendus, ce qui en fait le magazine national de vidéo-game le moins cher de l’histoire (Blip se concentre moins sur la stratégie de jeu et plus le « style de vie» – BD sur les jeux, blagues, histoires).

Je vous mentirais si je vous disais que Blip est un incontournable pour tous les joueurs, mais là encore, le magazine n’a jamais vraiment eu la chance de trouver sa place – il a été lancé en Février 1983 et a publié son dernier numéro en août,une véritable étoile filante devenant ainsi le premier magazine «victime» de l’accident Atari.

Il reste assez facile d’en trouver de l’autre coté de l’atlantique(Blip n’a jamais vue le jour en Europe)

dans les magasin de BD (ils sont généralement dans les bac à 25 cents)

Il est donc très facile et peu onéreux de réunir la collection complète.

Ajoutez à ça que le « Publisher » de cette revue n’est autre que un certain STAN LEE !!

Voici un aperçu rapide de l’ensemble des sept volumes.

 

 

 

 

# 1 (Février 1983)

En vedette Matthew Laborteaux star du petit écran sur la couverture,Un article sur les joueurs vedettes comme Randall Brooks, Grant Cramer, David Wallace, Nicholas Hammond, et Bruce Boxleitner. Matthieu Laborteaux pour ceux qui l’ont oublié jouais le rôle d’Albert dans la petite maison dans la prairie et dans « les petits génie » ou il incarnait le rôle d’un jeune « hacker » dans les années 80 !!

Il ya aussi une section bande dessinée mettant en vedette «Vic Vidéo » une BD sur Mario.

 

 

 

 

 

 

 

# 2 (Mars 1983)

Spider-Man et le bouffon vert sur Atari 2 600. Un article comprenant des tonnes de photos montrant les gars se pressant autour d’un écran TV de 13 pouces dans un bureau Marvel.

# 3 (avril 1983)

Très peu de  bande dessinée dans ce n°, mais il a un profil de Eric Ginner et Mark Robichek, amis et collègues.Mark avait le record du monde pour Tutankham (244 920), tandis que son copain Eric a été dans le top 5 de Moon Patrol (573 480)

ERIK : »J’avais l’habitude de passer 20 ou 30 heures par semaine dans des salles d’arcade quand j’étais au lycée, »

Ça me rappelle quelqu’un …

MARK :  « les jeux ne m’ont pas coûté beaucoup d’argent. J’ai toujours été bon, et je durais assez longtemps . dans les années 80  je passait en moyenne cinq dollars par semaine, maximum.Mais dés les début des années 90, cinq dollars ne permettaient pas de jouer plus d’ une heure ! »

# 4 (mai 1983)

Peu d’info sur ce numéro.

# 5 (Juin 1983)

Couverture sur : « les jeux vidéo vont à  Hollywood « (Jeux Vidéo magazine avait à peu près la même couverture à cette époque).

Une des couverture les plus sympa avec ce coté ironique et parfois incisif que seul les Américains peuvent avoir sur eux ! ( nous sommes en 83 ndlr).

A cette époque, Claro est déjà obligé de remplir des pages en excès avec de la BD.

# 6 (Juillet 1983)

C’ est une première d’avoir mis un copie d’écran sur la couverture – microchirurgien magic, une façon d’être en avance sur son temps dans le graphisme et gameplay.

Le « joueur du mois » est Mike Zeck, le vétéran artiste et (à l’époque) détenteur du record du monde en Omega Race.

27 ans nous séparent de ce graphisme qui étais pour l’époque le TOP en matière d’image vidéo ….

# 7 (août 1983)

Première bande dessinée en taille réelle.

Dans ce N°, l’incroyable Hulk est fracassant comme à l’accoutumée, et les flics décident de le laisser s’exprimer  en lui donnant un jeu où il peut casser les villes sans pour autant causer de dommages.

Malheureusement, je ne pourrais pas vous dire si les lecteurs ont obtenu le remboursement de leurs abonnements ….

Ce dernier N° signe la mort de Blip.

 

Une rumeur persistante indique que le JR’s est sur le point d’acquérir les 5 premiers N° pour la somme inconsidéré de 6€50 sur la BAY.

 

A suivre …

 

Et quelques mois plus tard…

 

 

 

 

Publié le 19/11/2010

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TIME WARP

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TIME WARP

Fin Janvier 2016

la date est importante, il y a 30 ans de cela en 1986 Le JR’s brillait de mille feux

et l’industrie vidéo ludique entrait de plein pied dans l’ère du format JAMMA

signifiant plus de profit, plus de turnover et de rentabilité par borne mais signant la disparition programmé des bornes dédiées classiques dont les jours étaient comptés…

Bref 30 ans de cela l’arcade était en pleine forme sur notre continent

et Le JR’s brillait donc de mille feux comme nulle autre salle.

 

Ne dit t’on pas d’un astre qui brille deux fois plus qu’il durera deux fois moins longtemps..

 

Janvier 2016 donc ;

j’ai eu par le biais d’un contact qui désire rester anonyme une information de premier ordre…

 

« Le local du  JR’s situé au 14 Rue Henri Vadon à Saint Raphaël est de nouveau libre ! »

Incroyable !

Ce Margoulin interlope de Gino le rital, marchand de chemises bariolé à ses heures vient de rendre les armes

et à abandonné la terre sainte pour repartir à San Rémo faire des pizza.

(toutes mes excuses nos amis italiens mais fallait que ça sorte)

 

 

Il ne nous reste plus qu’à lui souhaite bonne chance en Italien:

Andando mangiare il polpo salsiccia con gressini Stronzo !!!!

 

Que l’on peut également traduire par :

vas manger du saucisson au poulpe avec des gressins connard !!

 

 

Donc comme je vous l’ai dit, un de mes contact m’a indiqué que le local commercial est à nouveau disponible à la location.

Ni une ni  deux j’organise un RDV et grâce à un ami je m’y rend pour une visite plus de 20 ans plus tard.

Il est tôt ce lundi matin,et la rue perpendiculaire à la mer est comme a son habitude

toujours venté et il y règne un froid polaire !

A peine arrivé sur les lieux, une étrange petite musique envahit la rue et devient de plus pressante.

tout semble soudain tourner et je sent ma tête s’engourdir aux mélopées lancinante de cette mélodie.

 

 

 

 

 

 

A peine ai je franchi le pas de la porte que je me trouve aspiré par un tourbillons étincelant,

je pénètre dans le WARP

une faille temporelle qui semble prendre sa source à endroit historique du Jr’s

et qui me renvoie 30 ans en arrière

 

 

 

 

 

 

 

La sensation de nausée s’ estompe et les murs redeviennent comme avant, je me retrouve entre deux univers parallèle,

1986 côtoyant 2016

 

 

 

 

 

 

L’espace et le temps semblent danser dans la lumière et les dimensions se croisent et s’entre mêlent laissant apparaître les fantômes du passé.

 

 

 

 

 

Ce vas et viens est incessant et je n’arrive plus à discerner la réalité du passé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au bout de quelques minutes mes yeux s’acclimatent, et  je m’approche du fond du local

là où la lumière semble plus dense et la Musique plus forte

 

 

 

 

Tel Néo confronté au choix cornélien que lui propose Morphéus d’ingurgiter

la pilule rouge ou bleue,

deux portes s’offrent a moi.

 

 

 

 

 

Celle de gauche ou celle de droite ?

 

 

 

 

 

 

Le temps et l’espace semblent à nouveau se jouer de moi et sans que je n’ai la chance d’émettre un choix ou un avis

je me trouve propulsé dans la pièce du fond

 

 

 

 

 

La fameuse pièce du fond

 

 

 

 

 

 

 

Tout se met à grésiller et ma vue semble baisser soudainement, j’ai du mal à garder les yeux ouverts

 

 

 

 

 

 

Je me retrouve plongé 30 ans en arrière en 1986

Dans la fameuse salle du fond qui accueillait les rangées de suprême, les bornes génériques de BRENT LEISURE,

une de celle là même que j’ai récupéré lors de mon dernier Road Trip

 

 

 

 

Hallucination? Je n’en sais rien le phénomène est bref et déroutant

 

 

 

 

 

 

 

Les souvenirs laissent place à une pièce vide, combien de gamin on foulées ce sol et ont joué dans cette pièce ?

 

 

 

 

Un mur attire toutefois mon attention …

 

 

 

 

 

 

 

Et c’est reparti… Les dimensions se chevauchent et s’entremêlent

 

 

 

 

 

 

 

 

Il devait y avoir pas loin de 30 bornes suprême à l’époque, massives, rutilantes avec un son d’enfer,

ces bornes sont tout bonnement fantastiques.

 

 

 

 

 

 

Je m’approche du mur, j’ai une sensation de « déjà vu »

 

 

 

 

 

 

 

Cette couleur, cette matière…

 

 

 

 

 

 

 

C’est la fameuse peinture a pailleté du Jr’s , celle qui recouvrait tous les mur de d’époque,

un mélange peinture/Cotton avec des paillettes !!

Oui les années 80 c’était ça aussi,des mélanges improbables !

 

 

 

 

 

Si vous êtes passé au Jr’s à la grande époque vous savez de quoi je parle, A pêne y ai je posé la main sur ce mur que …

 

 

 

 

 

Le WARP m’aspire a nouveau

 

 

 

 

Pour me recracher quelques instants plus tard à moins que ce soit 30 ans plus tard….

Les bornes ne sont plus là mais le lieu regorge encore d’une magie palpable qui semble flotter dans l’air.

Je ne sais plus quand je suis…

 

 

 

 

 

 

 

La porte du fond est ouverte et celle ci diffuse une lumière blafarde….

 

En 30 ans c’est la deuxième fois que je la vois ouverte, celle ci  était constamment fermée et nous intriguais,

nul ne savait ce qui se cachait derrière…

 

 

 

 

 

Une cour intérieure, avec un WC et deux alcôves qui devaient à l’époque servir de remise pour les bornes en panne

et sûrement le matériel qui devait servir pour les réparations.

 

 

 

 

 

 

 

Vide et laissé aux quatre vents

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette alcôve à du abriter des bornes de légende comme une Dragons Lair ou un cockpit Firefox à la belle époque.

 

Une Space Harrier, la série des Mk et Ki ainsi que Street  Fighter sans oublier Pole Position, Punch Out et des flippers mythiques ont franchis cette porte…

 

 

 

 

 

 

 

Je retourne dans la pièce du fond et un détail attire mon attention..

 

 

 

 

 

Le plafond !

 

 

 

 

 

Le plafond et sa couleur verte !! Sorti de ma mémoire, celui ci reviens tel un boomerang !

Avant de recouvrir le plafond en tissus plastifié tendu noir, le plafond  était effectivement vert !!!

les souvenirs reviennent et les époques s’entremêlent pour n’en faire qu’une.

 

 

 

 

 

 

 

J’ai perdu la notion du temps, depuis combien de temps suis-je là ?

10/15, 20 minutes ou 30 ans? …

je m’approche de la sortie quand ce satané WARP m’aspire dans ses méandres une dernière fois

pour jouer encore avec moi

 

normal, j’ai connu les années 80 avec ses Jeux Vidéo diaboliques, la musique Hard Rock Satanistes et les Jeux de Rôle

Étonnant que je n’ai pas planté un crucifix dans la poitrine de ma sœur (moi qui suis fils unique) tout en me défenestrant

lors d’une messe noire en honneur de Belzébuth en écoutant du Iron Maiden !!!

Ahhhh que les années 80 me manquent….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’atteins finalement la porte de sortie.

 

 

 

 

 

 

 

Je me retourne une dernière fois comme pour dire au revoir à ce lieu  magique.

 

Richard et là impassible qui me sourit, tel un gardien solitaire de ce temple perdu au fond des âges,

intact et attendant que les joueurs poussent la porte et glissent des Gettones

dans le ventre des bornes et flips qui brillent de milles feux comme au premier jour.

 

 

 

 

Ce voyage dans l’espace et le temps m’a conforté dans ma mission,

il faut, et Nous Devons recréer ce sanctuaire de l’arcade

afin que ce lieu perdure pour les générations à venir

c’est ma mission et que je le veuille ou non…

Ma quête ne fait que commencer….

 

GAME IS NOT OVER

 

 

 

 

 

 

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